The Artist

The Artist, réalisé par Michel Hazanavicius, avec Jean Dujardin, Bérénice Béjo, John Goodman, James Cromwell… sortie cinéma 12/10/2011

The Artist raconte l’histoire d’amour contrariée entre George Valentin, acteur vedette du cinéma muet qui voit sa carrière décliner avec l’arrivée du cinéma parlant, et Peppy Miller,  jeune figurante qui va devenir une des premières stars du parlant.

Il faut le reconnaître, entre le zapping et internet, la génération actuelle est difficilement capable de fixer son attention très longtemps. J’en fais évidemment partie et j’avoue humblement avoir eu peur de m’ennuyer lorsque j’ai lu le synopsis. Un film hommage au cinéma en noir et blanc et muet en 2011, le challenge était de taille… Et le pari est réussi. Le silence complet qui règne dans la salle de cinéma à certains passages du film est déroutant et fascinant à la fois. Pas d’explosions ou de 3D envahissante, tout repose entièrement sur le talent des acteurs principaux.

Jean Dujardin a reçu le prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes 2011 pour le rôle de George Valentin et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il le mérite amplement. Sa performance est tout à fait bluffante ! Sa partenaire Bérénice Béjo (Peppy Miller) ne m’avait pas particulièrement marquée dans OSS 117  (film dont elle partageait déjà l’affiche avec Jean Dujardin).  The Artist et sa mise en scène soignée révèle cette fois tout son talent. Ce n’est pas une surprise pour les amateurs de muet, les acteurs parviennent parfaitement à transmettre les émotions fortes qui jalonnent le parcours laborieux de leurs personnages sans les nuances que peuvent apporter les mots et l’intonation avec laquelle ils sont prononcés.

En plus de ces acteurs brillants, il y a la réalisation exceptionnelle de Michel Hazanavicius. Le réalisateur a clairement étudié son sujet : la musique, les costumes, l’humour à l’ancienne, les minauderies étudiées de Bérénice Béjo, le tournage dans les décors originaux appartenant à la Paramount… Tout contribue à rendre parfaitement l’ambiance des années 20. Michel Hazanavicius a même été jusqu’à incruster son acteur dans de vrais films d’époque, prolongeant la mise en abîme jusqu’à son paroxysme. The Artist recèle des plans absolument magnifiques, comme lorsque George Valentin contemple son reflet sur la table du bar et verse du whisky sur son image…

Bref, The Artist est un film magnifique qui apporte une évasion bienvenue dans le paysage cinématographique actuel. Bien sûr, il y a quelques longueurs dans la déchéance de George Valentin. Mais ce film reste hors du commun, un de ceux qu’on a envie de voir et revoir pour en saisir chaque variation.

9/10

The Artist

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