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"L'intitulé de ton blog là, ça t'arrive jamais de regretter?"

Publié le 07 octobre 2011 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

 

Ah ça, je l'ai entendue cette question. Bien sûr. De (trop) nombreuses fois.

Et j'ai aimé poser l'équivalent d'ailleurs. A Quadricolor par exemple : "et sinon, votre nom de groupe, Quadricolor, vous assumez ou vous regrettez, maintenant, avec un peu de recul?" Oui bon parce qu'eux aussi, au fond, il doit bien y avoir des moments où ça leur pèse un peu...Ils sont un peu dans la même situation que moi en fait, je me suis sentie légitimée du coup..

Pourtant je sais que c'est un peu pénible comme question mais voilà : Quand on choisit un nom, on n'a pas toujours l'impression que c'est un choix important. En fait ça l'est.

Moi j'ai tendance à agir un peu vite souvent, sans trop me poser de question. Quand il s'est agi de nommer cet endroit je voulais simplement trouver un nom qui me ressemble, qui ne soit pas mensonger quant au contenu, ici on trouve de la légèreté, des états d'âme parfois, des morceaux de vie souvent, un peu épars, un mélange de sérieux et de futilité assumée qui est un peu à mon image. Grave et léger, tantôt sérieux mais souvent un peu décalé : La Blonde, va savoir pourquoi, comme nom, sur le moment ça m'a paru tout indiqué.

"Mais La Blonde, c'est vraiment toi?" me demande t'on parfois.

Bon, quitte à décevoir mon petit lectorat, je dois bien reconnaitre que ce n'est pas tout à fait moi. C'est plutôt mon double électronique La Blonde : un peu comme moi mais en "exagéré", comprends par là que souvent, quand c'est elle que je mets en scène, je force le trait, je m'amuse de cette image de péronelle que j'ai bien voulu me flanquer. Et la plupart du temps j'aime vraiment ça. J'assume.

Qu'on me prenne pour une grue écervelée ne me pose aucun problème, d'autant qu'il y a sans doute là dedans un petit fond de vérité.

Alors bien sûr je ne te cache pas que ça m'énerve tout de même les remarques du genre "ah ouais mais au fond, le blog, tout ça, c'est pour pécho des places de concert, des CDs gratos et des musiciens" ou les messages persos que je qualifierais de "messages à caractère volontairement blessant" qui me sont adressés par quelques tordus qui viennent errer sur mon territoire électronique de temps en temps. Pour te donner un exemple de truc bien bizarre, au tout début de l'histoire de ce blog, j'avais reçu plusieurs messages d'un (faux bien sûr) profil sur FB qui m'avait envoyé un lien vers un blog qui se voulait être une parodie du mien, où j'en prenais pour mon grade. Ce profil s'adressait à moi en  m'indiquant être tombé "là dessus par hasard" mais "avoir pensé que ça pourrait m'intéresser" et m'envoyait plusieurs auteurs possibles, selon lui, de la supercherie. Il s'agissait de personnalités qui évoluent dans le monde de la musique et qu'à l'époque j'avais pour la plupart croisées mais que je ne connaissais pas. C'était TELLEMENT bizarre. Ca m'a fait un peu peur. De réaliser que quelqu'un avait perdu du temps pour monter une esquisse de faux blog visant à se moquer du mien en le truffant de photos détournées et de remarques blessantes très personnelles. J'en ai à peine parlé autour de moi, juste à mon binôme habituel et c'en est resté là. Depuis le "faux blog" a disparu et le faux profil avec mais j'avoue que l'idée qu'il a existé ne serait-ce que quelques semaines me fait encore bien flipper. Il y a des gens qui aiment nuire et qui y consacrent du temps. Cette idée là à elle seule me fait frémir.

Depuis j'ai eu droit à des remarques pénibles. Directement (plutôt rarement) ou "discrètement" (à portée d'oreille mais pas en face : des remarques cinglantes balancées l'air de rien, en général sourire aux lèvres pour désamorcer l'éventuelle tension). Et je ne suis pas la seule. Swann aussi. D'ailleurs elle en a fait un billet que j'ai beaucoup aimé, va donc voir il se trouve là. Plein de bon sens tout ça. Parce qu'on dira ce qu'on voudra, le milieu de la musique reste encore bourré de clichés, même si ce n'est pas le seul, on a tôt fait de confondre la groupie de front de scène qui vient pécho l'artiste et la consommatrice de musique avertie. M'enfin on n'y peut rien et au fond on s'en fiche un peu.

Donc je disais :  La Blonde.

Oui alors des fois, ce qui est un peu plus ennuyeux c'est que je me mets toute seule mise dans une situation délicate. Là personne sur qui rejeter la faute, impossible de faire ma victime (il faut reconnaitre que j'aime bien). Comment ça?

Démonstration avec trois exemples concrets à l'appui.

Sois bon(ne) et ne te moque pas tu veux bien? C'est parti.

1) pour commencer, on peut prendre n'importe quel moment, où, attendue à un concert je suis sur la liste d'un tourneur/artiste/d'une maison de disques et que je dois indiquer mon identité. En général je décline le combo nom/prénom qui, on est bien d'accord, devrait faire office de sésame. Sauf que. Sauf que très souvent ça n'apparait pas sur la liste. Et que, alors que je viens d'entendre les médias prestigieux pour lesquels ceux qui me précédaient se sont présentés (Libération, les Inrocks...), je suis bien obligée d'annoncer timidement "euh... en fait je viens pour Le Blog de La Blonde alors si vous avez La Blonde sur la liste, c'est sans doute de moi qu'il s'agit". Là en général j'esquisse un sourire gêné pendant que le rouge me monte aux joues et que je me flagelle intérieurement sur l'air du "mais qu'est ce qui t'es passé par la tête le jour où tu t'es baptisée comme ça, enfin?".

Il faut dire aussi qu'à l'époque où j'ai bien été obligée de baptiser cet endroit j'étais bien loin de m'imaginer que j'aurais l'occasion d'être invitée quelque part par l'intermédiaire du blog. 

2) Second exemple, un peu plus précis. J'ai publié il y a quelque temps des billets sur Orelsan. Le premier étant axé sur la connivence inattendue que je m'étais découverte avec lui à la faveur de la diffusion d'une de ses vidéos...bon je te la refais pas, hein, si tu veux élucider le mystère (à caractère capillaire) c'est là. Le second était (très sobrement, tu noteras) intitulé "Orelsan, je t'aime, maintenant je sais" boutade de blonde qui rebondissait sur la conclusion du billet précédent sur l'artiste dans lequel je me demandais si la suite des actualités d'Orelsan allait me permettre d'entériner mon éventuel crush pour l'artiste. Ahah. Sur le moment je me suis fait un peu rire, j'avoue. Ca n'était pourtant pas très drôle mais des fois je reconnais qu'il m'en faut peu.

Et puis j'ai reçu son album. Je l'ai (presque complètement) adoré. Et j'ai été amenée à le rencontrer "en vrai". Bon et de fil en aiguille on a fini par parler de mon blog et comme c'est un garçon poli il m'a dit qu'il irait faire un tour. Moi sur le moment j'ai pensé "oh c'est bon il dit ça par politesse il va oublier". Sauf qu'au moment de se quitter, il m'a lancé un toujours très poli "et je vais aller faire un tour sur ton blog, hein, le blog de la blonde c'est ça, je vais y aller dès aujourd'hui". A ce moment précis il n'a pas dû comprendre pourquoi j'ai tenté de dissimuler un sourire non pas seulement gêné mais consterné. Le titre du dernier billet publié me revenant de plein fouet en surimpression visuelle sur le décor alentour "Orelsan je t'aime. Maintenant je sais". Donc.

Gorge qui se noue. 

Regrets.

Bon bien sûr ça m'étonnerait qu'il y soit vraiment passé depuis, ça n'était sans doute que pure politesse mais vraiment, vraiment, sur le moment je n'étais pas fière alors j'ai ajouté un "oh mais c'est un blog décalé, hein, j'écris des choses pour qu'elles soient aussi un peu amusantes des fois" ce à quoi il a dû répondre quelque chose comme "ça tombe bien, j'aime bien rigoler".

Arf.

Oui.

Si toutefois il a mis les pieds par ici j'espère que ça l'a fait rire.

Au moins.

Que je ne me sois pas sentie mal comme ça pour rien. Parce que j'ai pendant une petite demie heure songé à courir les rues parisiennes pour trouver un cyber café me permettant de vite effacer les contenus compromettants. Et puis je n'en ai pas trouvé et la raison me revenant j'ai abandonné l'idée et j'ai fini par me convaincre "Le Blog De La Blonde ça s'appelle. Assume tes "bêtises" enfin!"

Mais quand même.

3) Pour mon dernier exemple, je vais encore te parler d'Alex Beaupain.

Attends, ne pars pas tout de suite, reviens, attends.

Je ne vais pas te redire ce que tu sais déjà rapport à son talent tout ça tout ça, j'y reviens tout exprès très vite, à ça.

Non. Pas là.

Quand j'ai su que j'étais parmi les 10 blogueurs sollicités pour suivre les 10 artistes nommés pour le prix Constantin cette année, j'étais toute folle. Et c'est rien de le dire crois moi. J'ai commencé à pronostiquer. Avec tous ceux que je croisais "Et tu crois que elle/lui, y sera, hein?" "et toi si tu faisais partie du comité, dis, tu l'aurais sélectionné(e) ou pas, hein, toi, franchement, dis moi, t'en penses quoi?".

Pénible un peu. Enfin pas plus que d'habitude non plus mais bon, pénible, disons.

Et franchement, entre nous, Alex Beaupain, j'étais convaincue qu'il n'y serait pas, parce qu'ayant parcouru attentivement le réglement (enfin sans doute pas assez attentivement du coup) j'avais cru qu'il ne répondait pas aux critères mentionnés (parce qu'il avait déjà trop d'albums parus, trop de disques vendus, ...) donc je m'étais dit "ah ben tiens, tu vas communiquer là dessus, ça va être un peu drôle (oui, bon, ça reste une question de point de vue, j'en conviens) et t'amuser un peu du penchant "groupie sage" de La Blonde.

Et voilà que je publie des statuts sur FB indiquant que j'aimerais bien qu'Alex Beaupain soit dans la sélection. Et vas y que je fais une blagounette du genre "ce soir à partir de 16h30 je serai à l'Olympia en direct de la conférence de presse du prix Constantin pour donner des nouvelles ici même (sur ma page FB donc). Enfin sauf si y'a Alex Beaupain dans la sélection (et là je sais pas ce qui me prend, si mes souvenirs sont bons, je le tague), auquel cas ça repousse à 16h45 vu que je me serais évanouie et qu'il me faudra bien un quart d'heure pour reprendre mes esprits"

Ahah. J'ai un peu ri de moi. Sur le moment je me suis même sentie un peu fière de ce statut.

Jusqu'à ce que j'arrive sur place. Et que je croise Alex Beaupain dans les couloirs d'accès à l'Olympia. Ouh là là.

Héhé, et oui donc il est là..ahah.

Et moi j'ai fait des blagues-à-la-noix qui me font passer pour la groupie de service, bien vu La Blonde, très bien vu ça.

High Level sur ce coup là. Congrats.

Une fois les 10 artistes nommés révélés, il s'est agi de faire un classement, propre à chaque blogueur,  permettant d'attribuer un artiste à chacun.

Moi je me suis posé la question : qui placer en premier? Oui parce que la logique voudrait que ce soit Alex Beaupain vu que, si j'ai déjà vu les sélectionnés plusieurs fois sur scène chacun (enfin sauf un), c'est lui que je suis depuis le plus longtemps et dont je connais le mieux le répertoire et le parcours mais en même temps, avec ce que j'ai publié avant, c'est un peu enfoncer le clou et je me suis demandé si ça n'était pas peut être un peu mal vu du coup.

Bon, au diable les débats intérieurs, je l'ai effectivement placé en tête de ma liste et devine quoi : j'ai été exaucée! Youpi!

Il faut dire que j'avais déjà eu la chance de le rencontrer à une autre occasion au cours de laquelle je n'avais pas du tout mentionné l'existence de mon blog et même s'il ne s'en souviendra sans doute pas, j'espère un peu qu'il ne me prendra pas pour une espèce de psychopathe qui le poursuit. Parce que tout ça au fond ce n'est qu'une petite blague que j'ai trop fait durer... héhé.

Bon voilà.

Tout ça pour dire que je vais suivre Alex Beaupain le 17 octobre pour les 10 ans du Prix Constantin et que c'est comme qui dirait juste "trop bien".

Tout ça pour ça, n'est ce pas?



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