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[Critique] OU VA LA NUIT de Martin Provost

Publié le 08 octobre 2011 par Celine_diane
[Critique] OU VA LA NUIT de Martin Provost
Après Séraphine, Martin Provost retrouve Yolande Moreau dans ce drame rural austère et travaillé, adaptation de Mauvaise pente, roman de Keith Ridgway. Son anti héroïne, Rose Mayer, vient d’assassiner son mari. Il la battait depuis des années. "Ce n’est pas une excuse", dira-t-elle. Sauf que. Provost installe son personnage dans un entre-deux fascinant : entre campagne et ville (elle ira rejoindre son fils homo dans le tumulte d’un Bruxelles), ombres et lumières (la nuit-titre, symbole du brouillard qui étreint les protagonistes), bien et mal. La caméra ne juge pas cette femme, elle l’observe. Elle, hagarde, sonnée, prise dans les filets d’une destinée implacable.
Le réalisateur, lui, se joue des intermédiaires, comme en témoignent le basculement final vers une sorte de Thelma & Louise amusé, qu’introduit le second rôle tenu par la toujours décalée Edith Scob, ou le flic au courant (Jan Hammenecker), tiraillé entre compréhension et obligation de l’enquête. Où va la nuit avance de la même façon que ses personnages : en pleine incertitude, timide, noir. Au final, Provost réussit globalement bien à saisir le trouble de tous, l’étau qui se resserre peu à peu sur les existences de ces êtres à la dérive. Au cœur d’une presque tragédie grecque, le fils hurlera sa colère, la mère tuera le père, et tous trouveront dans une paradoxale impossibilité à se libérer … la voix/voie du pardon. On ne sait si, au bout de cette nuit-là, ce purgatoire, viendra l’enfer ou le paradis, mais- quoi qu’il en soit- la parenthèse vaut le détour, ne serait-ce que pour son absence de parti pris.
[Critique] OU VA LA NUIT de Martin Provost
Sortie DVD : 7 septembre 2011

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