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Black Swan

Publié le 08 octobre 2011 par Olivier Walmacq

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Genre: pas de danse endiablé.

Durée: 1h43.

Année: 2011.

L'histoire: Nina est une jeune ballerine succèdant à la star de sa compagnie. Peu à peu, elle commence à perdre pied en incarnant le double rôle du Lac des cygnes...

La critique d'Alice In Oliver:

Après Pi, Requiem For A Dream, The Fountain et le succès surprise de The Wrestler, qui signait le grand retour de Mickey Rourke, on attendait beaucoup de la prochaine livraison de Darren Aronofsky, probablement l'un des cinéastes les plus importants de ces 15 dernières années.
A travers ces différents films, il semble que le réalisateur ait une véritable passion pour l'opéra, Darren Aronofsky proposant à chaque fois la dérive de personnages singuliers et souvent, torturés.

Dans Pi, le cinéaste s'exerçait à nous faire partager les terribles migraines d'un mathématicien de génie.
Dans Requiem For A Dream, il brossait le portrait de plusieurs personnages prisonniers de leurs démons intérieurs. Je ne vais pas prendre pour exemple tous les films de ce réalisateur...
Mais encore une fois, avec Black Swan, Darren Aronofsky se concentre sur la lente dépersonnalisation de son personnage principal, à savoir Nina (Natalie Portman), une jeune ballerine engagée pour tenir le (double) rôle principal (le Cygne Blanc et le Cygne Noir) dans Le Lac des Cygnes.

La jeune femme a consacré sa vie, son physique et son esprit à son art. A tel point que l'on imagine une personne isolée du monde et de la réalité, et totalement investie dans sa passion.
C'est d'ailleurs la première partie du film, à savoir l'engagement de Nina pour obtenir le rôle. Certes, la jeune femme finira par décrocher la lune, mais sa personnalité fragile en paiera le prix fort.
Dès l'introduction de Black Swan, Darren Aronofsky a le mérite de présenter ce que sera ce drame atypique sur la folie et plus précisément, sur la schizophrénie.
Cela commence par un ballet endiablé avec un homme démon, entraînant Nina dans sa danse macabre.

Mais une fois le rôle obtenu, Nina doit se dépasser et se transcender. Pour transporter le ballet de sa grâce, elle doit faire ressurgir sa véritable personnalité, soit le démon qui se cache dans ses failles et dans ses entrailles.
A partir de ces différents éléments, Darren Aronofsky brosse le portrait d'une jeune femme à la personnalité morcellée, et sujette à de nombreuses angoisses et hallucinations morbides.
Dépassée par ses peurs archaïques, Nina est aussi à la recherche de son identité et de sa sexualité. Son rôle lui demande de briser ses démons intérieurs.
Qu'à cela ne tienne, Nina sera victime de dismorphophobie, soit la peur de voir son corps se transformer. Ce qui se symbolise ici par une mutation en ange noir.
Voilà un film inclassable, beau, cruel et intransigeant qu'un certain David Cronenberg n'aurait pas renié...
Toutefois, on regrettera que le cinéaste n'explore pas davantage le lien mère/fille, qui semble jouer un grand rôle dans la dépersonnalisation de Nina.
Cependant, avec Black Swan, Darren Aronofsky s'impose comme le grand cinéaste du moment. Vivement son prochain film !

Note: 16/20


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