[Critique] DREAM HOUSE de Jim Sheridan

Dream House est un film de Jim Sheridan. Bon. Il faut se le répéter une bonne cinquantaine de fois tant on a encore du mal à le croire. Oui, c’est bien l’oscarisé Sheridan, réalisateur d’Au Nom du père ou d’In America, qui a pondu cette bonne bouse léthargique, qui arrive avec dix ans de retard cinématographique. Soit l’histoire, en apparence tranquille, d’une petite famille, qui s’installe dans une maison où, cinq ans plus tôt, de terribles meurtres ont été commis. Film d’horreur ? Non. Thriller ? Pas vraiment. Plutôt une sorte de drame psychologique raté, dont les effets (twist, intrigue, mise en scène) sont tous aussi nuls les uns que les autres. D’un scénario ridicule, construit sur des redites impossibles à ne pas saisir si l’on fréquente un tant soit peu les salles de ciné, le cinéaste livre un film épouvantable, moche, assurément le plus mauvais de toute sa filmographie.
Pourtant entouré d’excellents comédiens (Daniel Craig, Rachel Weisz, Naomi Watts), il lui est impossible de sauver du naufrage un script mauvais sur toute la ligne, qui empile les clichés de manière surréaliste. Loin d’un Scorcese ou d’un Amenabar, qui avaient su réinventer ce type de long-métrage, Sheridan ne prend même pas la peine de masquer ses intentions : les révélations sentent le roussi (et le réchauffé), la mise en scène ronronne, impersonnelle, en mode moindre effort. Au final, ce que raconte le film importe peu (résilience, deuil, quête de la vérité)…cela fait un moment que tout le monde roupille tranquillement.