Encore un film pour faire voler en éclats les certitudes arrogantes. Un film à recommander à tous ceux et celles qui ne dévient pas dans leur lecture des événements passés, qui s'en tiennent à la seule idée que la Résistance ne fut le fait que de Français courageux et révoltés contre l'occupation allemande.
Younès est un jeune Algérien qui, pour survivre dans un pays sous la botte allemande, fait du traffic. Les horreurs de la guerre, l'engagement résistant, il ne veut pas en entendre parler. Mais il ne saurait échapper longtemps à la réalité cruelle de l'Histoire. Younès, pour continuer ses magouilles, doit espionner et dénoncer les Maghrébins engagés dans la lutte armée mais aussi les Communistes. Il le fait jusqu'à la nausée. Mais un beau jour, il décide de dire non et sa vie va basculer. Il trouvera du soutien auprès de la Grande Mosquée de Paris qui protège les Juifs persécutés, traqués par la Gestapo et la police française. Elle leur fournit de faux papiers et les "transforme" en mahométans. Salim, l'un des personnages emblématiques de ce film, chante merveilleusement l'amour et la détresse. Salim s'appelle en vrai Simon et il est israélite. Younès va devenir son meilleur ami et n'aura de cesse de s'engager pour combattre les Allemands. Il sauvera des Juifs promis à la déportation.
Beau film encore une fois mais qui nous dérange en ce qui concerne les moyens de la reconstitution. On dirait qu'il n'y en a pas eu beaucoup. Je pense notamment à la scène où un traître est exécuté dans les beaux quartiers de la ville: pas de voiture, pas de piétons. Ou bien encore lorsque Younès longe les quais de la Seine, trois piétons à tout casser habillés et figurant les Parisiens de 1942. Cela pêche un peu, tout de même et enlève beaucoup de force au film. C'est l'une de ses faiblesses. Il doit tout de même être vu pour que l'on ne dise pas: je ne savais pas.
