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Roc d'Azur et Ironman d'Hawaii... deux mythes

Publié le 09 octobre 2011 par Pascal Boutreau

SBOUE505-2 J'avais au départ prévu de débuter cette new news avec l'Ironman d'Hawaï. Et puis voilà, le Roc d'Azur est passé par là. Quatre jours à Fréjus, quatre jours de pure régalade. Alors pour commencer un immense merci à Laurence, Florence et Justine, la Dream Team de l'agence Blanco Negro, de m'avoir fait découvrir cet événement magique. J'y ai retrouvé ma "famille sportive", celle que je côtoie depuis pas mal d'années sur les triathlons ou les trails un peu "durs". Avec les mêmes réflexions, les mêmes attitudes, les mêmes frissons et les mêmes vibrations avant un départ. Les mêmes images aussi de familles qui viennent partager un bon moment autour d'une passion. Je ne suis pas du genre à m'émouvoir devant des gosses mais franchement, c'était bien sympa de voir les gamin(e)s, parfois de 6 ou 7 ans, sur leur petit VTT (souvent rose pour les filles...) en train de se lancer sur les mini parcours. L'ambiance que j'aime avec des gens passionnés qui ne se la racontent pas, qui savent qu'ils vont en baver mais qui en salivent à l'avance. Un sentiment partagé par tous les coureurs mais aussi par les organisateurs. Très heureux d'avoir ainsi pu apprécier la passion et la "flamme" de Lucille (vive la planète Oui-Oui), Katia et quelques autres anciens de Sportys (racheté depuis quelques mois par ASO désormais patron de la course). Chapeau à Fred Salomone, le directeur de la course, pour sa façon de gérer les multiples tracas, sans jamais s'affoler et sa disponibilité. Et évidemment un immense bravo et merci aux bénévoles.

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Très heureux aussi d'avoir recroisé Ophélie David, l'une de mes chouchoutes à l'époque où j'ai couvert le ski acrobatique (Ophélie a remporté quatre fois les XGames et a été six fois championne du monde de skicross). Ophé participait à la compétition tandem avec Nicolas Vouilloz, dix fois champion du monde de descente. Au passage, le tandem, c'est juste un truc de grands malades (pensée pour Emilie avec son expression favorite... bizarre à chaque fois de voir des gens d'ASO sans elle). Déjà difficile de passer avec un "simple" VTT alors imaginez avec un tandem... Mais c'était très beau de voir des couples se faire des bisous en haut des côtes... Faire le Roc Tandem pour un couple, c'est tout ou rien... Soit ça soude, soit tu ne te parles plus pendant dix jours ! Bref, pour en revenir à Ophélie, ça m'a fait bien plaisir de pouvoir discuter un peu avec elle et de retrouver son éternel peps. Et puisque je parle de peps, une grosse bise bien évidemment à Stéphanie et Caro. 

Pour clore ce chapitre Roc d'Azur, je vous livre le récit de ma course de vendredi qui a servi pour le communiqué de presse. Tout y est à peu près dit sur ce que j'ai vécu.

La plupart des photos de cette news sont signées Sébastien Boué et Helena Elmokni que j'ai également eu un grand plaisir à rencontrer (cliquez pour agrandir ces belles photos). 

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Dur comme un roc
Participer à une épreuve du Roc d’Azur n’a rien d’anodin et demande un réel niveau de pratique. Témoignage. 
« Ça y est, j’y suis. Depuis le temps que mes amies me parlaient de ce Roc d’Azur, il était temps de venir voir par moi-même. Pas possible pour des questions de timing de m’inscrire sur le 55km mythique du dimanche, alors qu’à cela ne tienne, je ferai le Master Roc. 42km, 950m de dénivelé… ça doit le faire. Ok, je n’ai absolument aucune expérience du VTT mais avec mon passé de sportif (plusieurs Ironman, des trails extrêmes genre la Diagonale des Fous à La Réunion), 5 heures d’effort, en théorie ça ne me fait pas peur… Je vais vite m’apercevoir que de la théorie à la pratique, il peut parfois y avoir plusieurs mondes.

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Et voilà comment on se retrouve sur la longue ligne droite de la Base Nature de Fréjus. Première difficulté du jour : la montée du Fournel. La montée, ça n’a jamais été mon truc (le faux plat de l’hippodrome de Longchamp peut même parfois prendre des allures de col hors catégorie…). Heureusement, c’est beau. Sacrément beau. Même si ça grimpe dur. Allez, je retire encore une vitesse. Comment ça il n’y en a plus ? Bon, ok. Ne me reste plus qu’à descendre et pousser mon joli vélo Lapierre … Mais comment font-ils tous ceux qui me dépassent ? Ah ben oui, ils sont entraînés et de vrais pratiquants… ça aide !

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Allez, on se motive. Une petite photo pour immortaliser la beauté des paysages traversés et je repars… toujours en poussant le vélo évidemment. Si ça monte, c’est qu’à un moment, ça va bien finir par redescendre. Bingo. Je vais pouvoir tout lâcher… (voir la photo ci-contre où je suis dans la descente du Fournel) Euh, mais ça descend vraiment beaucoup là, non ? Et puis c’est quoi ces trous, ces racines, ces pierres, ce sable ? Alors on m’a dit : « surtout dans les descentes, tu te mets bien en arrière ». Exécution. C’est vrai que ça aide mais bon, dès que je commence à réaliser que si je tombe, je vais me faire mal, allez hop, je redescends… du vélo. Et j’imagine les mecs derrière moi qui dévalent comme des avions en train de se demander ce que fait ce boulet sur le parcours. Eh bien, le boulet, il essaie juste de survivre. Et ce n’est pas forcément gagné. Il me reste assez de lucidité néanmoins pour remarquer le savoir-vivre des participants. Aucun mot déplacé. Des mercis au contraire quand ils voient mes efforts pour laisser la route libre. Bel esprit.

Quelques kilomètres avant le deuxième ravitaillement de car brûlé (ce sont plutôt mes quadriceps qui sont carbo...), je commence à me dire que la route va être longue. Dans ma Vallée de Chevreuse, une petite vingtaine de kilomètres ce n’est même pas une heure. Même les jours de moins bien. Là, j’ai bien compris qu’il fallait oublier les repères habituels ou alors les multiplier par deux voire trois. Et franchement, j’ai bien l’impression que ça ne va pas le faire. Après un peu de chocolat, des bananes et un peu de réconfort des bénévoles (merci à eux sans qui rien ne serait possible), je décide néanmoins de repartir. Pas pour très longtemps. Au pied du Bougnon, mes muscles des membres inférieurs, à l’unanimité, décident une grève instantanée et plutôt violente. Ça tombe bien, une bonne route goudronnée m’attend… Et en plus ça descend (sans trou ni pierre… le luxe !). Dix bornes pour rentrer à la base et je peux poser le vélo… et commencer la réflexion.

Ce n’est pas un échec car après tout, ce n’est que du sport. Juste une expérience très enrichissante. Une petite leçon aussi. Le Roc d’Azur, ça se respecte et surtout, ça ne s’improvise pas. Le VTT est une discipline à part entière, à des années-lumière de ce que je pouvais connaître sur la route. J’irais même jusqu’à oser écrire que le VTT ce n’est pas du vélo… mais du VTT.

Le temps d’une douche et retour sur la ligne d’arrivée pour applaudir tous ceux qui sont allés au bout de leur chemin. Avec un peu d’envie… mais surtout beaucoup d’admiration. La sono diffuse « A nos actes manqués » de Jean-Jacques Goldmann. Tiens, tiens… Sur cette ligne, toujours les mêmes images. Ces sprints entre potes du même club, ces ami(e)s qui franchissent cette ligne main dans la main et qui dans de nombreuses années encore se raconteront cette journée, les sourires qui surgissent au milieu de visage perdus dans la poussière et ces yeux qui brillent. Et laissent même parfois échapper quelques larmes d’une immense joie. Le soleil se couche sur Fréjus. Sûr que tous ceux là feront de beaux rêves. Moi, je reviendrai sur ce Roc d’Azur. Avec une autre approche. Parce qu’ici, la passion, quelle soit portée par les coureurs, les bénévoles ou les organisateurs, transpire à chaque virage, à chaque mètre des sentiers. Et ça, j’adore. Alors, parce que cette passion est l’essence même du sport et parce que je ne suis pas rancunier, un grand merci au Roc. »

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Il y a des rendez-vous incontournables. L’Ironman d’Hawaii en est évidemment un. Et ça tombe bien, c’était samedi ! Pour la plupart des triathlètes plutôt orientés vers les longues distances, Hawaii est un lieu magique. Et pas seulement pour Magnum, Higgins, Zeus et Apollon.

Depuis une semaine, nos « amis » Facebook présents sur place nous avaient fait vivre par procuration cette aventure. Les photos de Thierry Sourbier, Luc Beurnaux, Jacky Everaerdt ou des quelques amis comme Nicolas Hemet (voir plus loin) qui ont eu le talent de se qualifier, avaient bien fait monter l’excitation.

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(attention rediff… c’est ce qu’on appelle un marronnier) La légende affirme en effet que c'est ici que tout est né, un soir arrosé de janvier 1978, au Primo Gardens de Pearl City une taverne près de Pearl Harbour. Ce soir-là, John Collins, commandant de la Navy, proposa d'enchaîner les 3,8km de la « Waikiki Rough Water Swim », les 180km de vélo du tour de l'île et les 42,195km du marathon d'Honolulu. Le vainqueur serait baptisé « Ironman », homme de fer. Le 18 février 1978, ils furent 15 à prendre le départ. 11h46'58'' plus tard, Gordon Haller, ancien membre de la Navy devenu chauffeur de taxi à Honolulu, devenait le premier Ironman devant 11 autres « finishers ». L'année suivante, Lynn Lemaire devint la première « femme de fer ».

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Hawaii c’est aussi l’origine de la réputation de « sport de dingue » traînée comme un boulet par le triathlon (même si ça en arrange certains qui se font passer pour des surhommes alors que franchement, c'est un sport accessible à tous... avec un peu d'entraînement quand même). En 1982, les images de l'arrivée de Julie Moss ont en effet fait le tour du monde. Complètement déshydratée, elle finit la course à l'agonie, titubant, complètement K.-O. A quelques mètres de la ligne, alors en tête, elle s'écroule et se fait passer par Kathleen McCartney. Moss franchira finalement la ligne à quatre pattes. Et comme le masochisme et accessoirement l’envie d’aller repousser ce que l’on croit être ses limites (je préfère cette notion à celle de dépasser ses limites car on ne fait que dépasser ce que l’on croyait être ses limites) sont particulièrement développés dans notre société, aussi paradoxal que cela puisse paraître, beaucoup de triathlètes se sont lancés dans cette discipline après avoir vu ces images ou celles des duels entre Dave « The Mann » Scott, Mark « The Grip » Allen (6 victoires chacun), Scott Molina etc., des légendes du triathlon.

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Pour être honnête (comme toujours), je n'ai pas réussi à faire l'habituelle nuit blanche devant l'ordi pour suivre la course (l'envie de dodo a été plus forte). Mais j'ai quand même pu suivre le départ et m'imaginer à la place de tous ces amateurs en train de réaliser pour beaucoup leur rêve de sportif. Et dimanche matin, au réveil, je me suis précipité sur les résultats. Pas franchement pour voir qui avait gagné (l'Australien Craig Alexander pour la troisième fois et la Britannique Chrissie Wellington pour la quatrième... mes news sur lequipe.fr sont en lien ICI et ICI) mais surtout pour me réjouir de la 45e place de Nicolas Hemet, alias Nick the Quick, du Nanterre Triathlon, qui en plus d'être un super athlète est avant tout un mec super. Heureux pour toi Nick !

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Chicago-Marathon
Et pour finir, un brava à Christelle Daunay, 5e du Marathon de Chicago et qui, en 2h26'41'', réussit les minimas pour les Jeux de Londres. Le Kenyan Moses Mosop remporte la course masculine en 2h5'38'' (c'est fou les perfs actuelles...). J'avais eu le plaisir de rencontrer Christelle lors de son marathon record à Paris il y a deux ans. Une chic fille, 3e il y a deux ans du Marathon de New York,  et ça fait bien plaisir de voir que Chicago réussit aux Françaises... 


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