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À toi de Kim thúy et Pascal Janovjak

Par Ngiroux
À toi de Kim thúy et Pascal JanovjakDeux auteurs au goût de l’ailleurs, tous deux immigrés, déracinés, nous offrent ces échanges de courriels faisant suite à une brève rencontre à Monaco où naquit une amitié immédiate, on y retrouve la délicatesse de Thúy et la vision du globe-trotter de Janovjak.I Ils nous  parlent de la couleur et du sexe des étoiles, ils nous parlent de soif d’apprendre à vivre, ils nous  parlent du temps passé, du temps présent, du temps qui reste. Ils nous parlent de frontières, de mur de Berlin, de Mur des lamentations, «de ces montres issus de nos préjugés et de nos peurs, un Autre qui soit exactement ce dont on a besoin : un ennemi sanguinaire, le repoussoir maléfique qui aide à se construire.  Mais il est tant d’autres murs dont on parle moins – ceux qui protègent l’Espagne de l’Afrique, les États-Unis du Mexique, ces murs qui traversent les continents.

Thúy parlant de la recherche de son intérieur : comme je n’avais rien trouvé à travers les années, j’ai eu la brillante idée de remplir ce vide de l’âme des autres.  J’ai commencé à absorber une réflexion de l’un, un souffle de l’autre, des émotions éparses, attrapées au vol autour d’une table, dans le trou d’une serrure, entre deux clignements de paupières.  Après quarante ans, je possède maintenant une collection de savoirs, de sentiments, de réflexes si variés, si entremêlés et si contradictoires qu’ensemble ils donnent l’illusion d’une âme, ou du moins un certain équilibre, sinon une moyenne.

  Janovjak parlant de ses voyages, ici, de rickshaws : Dans ma mémoire se bousculent des dos mouillés par l’effort, des maillots de corps déchirés et des chemises trempées par la mousson, des nuques, des cheveux noirs. Mais de ces hommes qui pédalaient devant moi, je ne me souviens d’aucun visage. 

Ils nous parlent de tout et de rien. 

Un début un peu récalcitrant ces sauts de coq-à-l’âne, mais très rapidement, l’écriture poétique, la plume maîtrisée, les sujets traités, savent conquérir le lecteur. Un court recueil qui nous fait retrouver le rythme de Thúy et m’a fait découvrir cet auteur franco-slovaco-suisse. Ce dernier a publié Coléoptères en 2007 et L’homme invisible en 2009.



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