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Jésus revient !

Par Inisfree
« Avec un nom pareil, le petit Jésus ne pouvait que mal tourner »
J’aime beaucoup cette phrase qui résume bien l’esprit de Jésus Franco. Espagnol comme l’indique son nom, il a une des carrières les plus hallucinantes de l’histoire du cinéma. Depuis El coyote en 1955, il a réalisé quelques 170 films en utilisant unefranco.jpg quarantaine de pseudonymes. Excusez du peu ! Ceci explique que sa filmographie est difficile à établir.
Bien sur, avec une telle activité, il a réalisé un nombre impressionnant de navets, films de seconde zone, voire quelques films carrément pornographiques. Alignant les co-productions les plus improbables, se jouant de la censure, tournant dans toutes les conditions, Franco a toujours manifesté une foi inébranlable dans le cinéma qui, parfois, lui en a été reconnaissant.
Ainsi, En 1964, Franco sera directeur seconde équipe pour le Falstaff d’Orson Welles, ce qui, il faut dire, n’est pas donné à tout le monde.
Sa période années 60 recèle quelques perles. Aujourd’hui, déclaré réalisateur culte, il est l’objet d’une rétrospective à la cinémathèque des grands boulevards, (pour ceux qui sont sur Paris) et Mad Movies, le magasine français consacré au fantastique (même si ce n’est plus ce que c’était), diffuse en DVD quelques uns des films marquant du cinéaste.
L'horrible Dr Orloff est son film phare, avec l’inévitable Howard Vernon, fidèle entre les fidèles, qui débuta dans le rôle de l’officier allemand du Silence de la mer de Melville en 1946. Le sadique baron Von Klaus suit, reprenant l’atmosphère d’épouvante à mi chemin entre les films anglais de la Hammer et les inoubliables contes terrifiants de l’italien Mario Bava. Ce mois ci, vous pourrez découvrir Les maitresses du Dr Jeckyll (les titres, quelle poésie !!) qui cache de nouvelles aventures du personnage fétiche d’Orloff.
Attentions, ne vous méprenez pas ! Si l’on peut parler pour ces films de sadisme, de terreur ou d’érotisme, ceux ci sont bien gentils pour notre époque de sexe et de violence. En fait de belles dénudées fouettées par des aristocrates pervers, il n’y a guère plus que dans un épisode d’Angélique, la marquise des Anges !
Mais il faut avouer que ces films dégagent un charme étrange, une poésie fantastique basée sur l’usage du noir et blanc, de cadrages expressionnistes, un véritable talent pour faire naître l’angoisse d’un escalier ou d’un bruit d’horloge vers minuit. Franco révèle à l’occasion son admiration pour les maîtres que furent Jacques Tourneur, Terence Fisher, Fritz Lang ou Tob Browning. Et puis je suis assez sensible à ses personnages, simples mais bien campés, souvent surprenants dans leur décontraction où leur folie.

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