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Plus jamais ça

Par Borokoff

A propos de Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh 3 out of 5 stars

Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh - Borokoff / Blog de critique cinéma

Le 17 décembre 2010, un marchand ambulant de Sidi Bouziz meurt après s’être immolé par le feu. Quelques instants auparavant, la police lui a confisqué sa marchandise en prétextant qu’il la vendait illégalement. Cet évènement tragique est le point de départ de la révolution menée par le peuple tunisien contre le dictateur qui la dirige depuis 1987 : Zine el-Abidine Ben Ali.

Le film commence peu de temps après la chute officielle et l’exil de Ben Ali en Arabie Saoudite, le 14 janvier 2011.

Tourné sur le vif, dans le climat agité et encore confus qui suit la victoire du peuple contre son tyran, Plus jamais peur s’articule autour du portrait de trois acteurs importants de la révolution tunisienne. Trois protagonistes courageux qui ont participé, chacun à leur manière, à cette Révolution, quittes à payer cher parfois leur engagement.

Lina Ben Mhenni est une jeune blogeuse qui a pris part dès la mort du marchand de Sidi Bouziz à la Révolution en relayant tous les évènements qui se produisaient au jour le jour. Simple « devoir de citoyenne », dirait-elle humblement, tant Lina ne se considère pas comme une militante politique ni une figure de proue de la Révolution.

Karem Chérif - Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh - Borokoff / Blog de critique cinéma

Karem Chérif

Radhia Nasraoui, elle, est une avocate des Droits de l’Homme qui a entamé une grève de la faim pour protester contre la terreur et les massacres perpétrés par le régime de Ben Ali au début de la Révolte. Dans un sanglot, elle raconte comment l’un de ses collègues est mort d’une crise cardiaque après avoir appris que son bureau avait été pillé et mis à sac par les soldats de Ben Ali. Mais à l’intimidation, elle répond par la résistance, aux méthodes pour la détruire psychologiquement par une détermination sans failles.

Ben Ali a terrorisé la population pendant 24 ans, usant sans vergogne de la torture et de la menace pour annihiler toute adversité. Le peuple répond « œil pour œil, dent pour dent ». Il n’a plus peur, il réclame qu’il « dégage ». La peur change peu à peu de camp, jusqu’à ce discours aussi célèbre que grotesque d’un Ben Ali que l’on sent soudain nerveux et fébrile et qui tente désespérément rallier le peuple à sa cause (13 janvier 2011) avant de fuir.

Comme le rappelle Karem Chérif, journaliste indépendant et troisième acteur du film, Ben Ali a été lâché par l’Armée qui ne l’a jamais eu en odeur de sainteté (si l’on peut dire), Ben Ali n’ayant même pas fait son service militaire.

Si le documentaire de Mourad Ben Cheikh rappelle que Facebook a été un outil primordial pour propager les idées de la Révolution et l’organiser, il n’oublie pas de mettre en valeur (et avec élégance) le rôle essentiel que les femmes ont joué dans la victoire finale. Des femmes comme Radhia et Lina…

www.youtube.com/watch?v=ca2McRjt09g

Film documentaire tunisien de Mourad Ben Cheikh (01 h 15).

Mise en scène : 3 out of 5 stars

Montage : 3 out of 5 stars


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