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[Critique Cinéma] The artist

Par Gicquel

[Critique Cinéma] The artist

Jean Dujardin n’est pas à un défi près. De 117 à Brice, il compose sur tous les tons, la réussite souvent au bout du challenge. Mais cette fois, sans dialogue, ni filet (l’histoire est d’une platitude naturelle, parodie oblige) son aventure est peu banale

A  l’heure du tout numérique et de la 3 D galopante, le voici arc bouté à  un film en noir et blanc, muet, comme au temps de Chaplin. On imagine que la perspective de la performance a bien dû titiller notre touche à tout, mais de là à en faire 1 h 40 sur le mode cartoon, on se pince pour y croire. Et l’on y croit, car son personnage fonctionne parfaitement !

Une fois la surprise passée, et le décor planté dans une grisaille de bon aloi, le comédien déploie avec brio, toute sa palette d’émotions feintes   ; des  œillades, des  pince lèvres, et des fronts qui se plissent en veux tu en voilà, tout le nécessaire à fabriquer les bons mots qui ne viendront jamais est sur le plateau. Et Jean Dujardin gourmand, avide d’en remettre une couche, de cabotiner comme un vrai acteur d’autrefois.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

C’est la limite de l’exercice ; l’artiste travaille réellement sans filet, sans scénario probant, si ce n’est cette romance imaginée entre une star du muet et une starlette qui bientôt lui fera de l’ombre. Tout pour faire un bon vieux mélo.On comprend le clin d’œil aux pionniers du septième art, mais à force d’accumuler les clichés, le film s’embourbe dans son propre ennui pour laisser place à one man show , à peine tempéré par l’excellent John Goodman, en producteur gros cigare.

On cherche alors dans les recoins, une allusion au cinéma d’autrefois, un hommage (le tableau façon Bébel), une référence autour des Trois Mousquetaires (ça c’est plutôt drôle) ou de Zorro, mais ça ne dure qu’un temps. Et comme si Michel Hazanavicius, avait senti lui-même la fatigue l’envahir, pour le final il ne peut se passer d’un joli numéro de claquettes qui nous renvoie à la référence du genre «  Chantons sous la pluie ».

[Critique Cinéma] The artist

Vous allez me trouver chagrin, mais je n »imagine pas  Dujardin dans les claquettes de Gene Kelly (il n’est même pas question de danse, simplement d’interprétation) et Debbie Reynolds revue et corrigée par  la très jolie Bérénice Bejo ,  ne m’effleure pas l’esprit un instant. Starlette en devenir, l’actrice tient son rôle, mais pas la distance. Enfonçons le clou : sur cette scène logiquement chorégraphiée, les raccords font mal à voir.

On nous repasse en ce moment, tous les dimanches l’intégrale Ginger Rogers. Pour une fois je préfère l’originale à la copie.


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