Entre les Indignés américains et les membres du Tea Party, il n'y a rien de commun - les opposés sont opposés et non semblables, l'extrême gauche face à l'extrême droite

Certains ont la mémoire courte, quand ils ont de la mémoire. Les affreux du Tea Party, après avoir vitupéré contre Obama et les démocrates, ont permis aux républicains de gagner les dernières élections législatives américaines, créant une situation de quasi blocage du pouvoir exécutif. Parmi les affreux qui alors manifestaient, beaucoup n'hésitaient pas à montrer une caricature d'Obama en "Joker", socialiste-communiste. Pourquoi ? Parce qu'Obama voulait créer une couverture santé globale - telle était l'intention, mais au fur et à mesure de son élaboration, l'intention s'amenuisait à force de renoncement de la part des démocrates. Et bien des citoyens qui ont voté Obama il y a trois ans ont mesuré que celui-ci les a trahis. Toujours autant d'acceptation des diktats des marchés, toujours aussi de renoncement face aux Républicains, au nom d'une politique bipartisane. Or, quand les Républicains dirigent, ils ne pratiquent pas la politique "bipartisane". Ils écrasent ce pays de leurs lois et mesures favorables au "Big Business". Les Républicains marchent sur leurs adversaires, les Démocrates jouent souvent aux chevaliers blancs (le syndrome Lionel Jospin en France). Les membres des Tea Parties n'étaient pas contre le système américain, puisqu'ils considéraient et considèrent que le gouvernement Obama affaiblissait et mettait en danger ce système. Les Indignés américains (avec ceux des autres pays) forment ensemble le premier mouvement américain qui, en dehors des partis de gauche connus, Démocrate ou même communistes, mettent en cause le fait que la Constitution américaine est détruite par le fait que tout le pays est sous le contrôle des grands de la finance et des plus grandes entreprises, que ceux-ci financent principalement le parti Républicain (et aussi démocrate), l'extrême-droite Tea Party, afin que les élus les aident à gagner toujours plus. Pendant ce temps, un habitant des Etats-Unis sur six, 50 millions sur 300, vit en dessous du seuil de pauvreté. La promesse de "l'american way of life" est trahie par les dirigeants américains qui ont crée en fait une seconde Europe, avec une nouvelle "noblesse".