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[Critique DVD] Hôtel des Amériques

Par Gicquel

Quand il dit qu’il a fait ce film pour Deneuve et Dewaere, on veut bien le croire. L’évidence s’impose dès la première rencontre entre Hélène et Gilles : ces deux là sont faits pour s’entendre, et l’œil d’un réalisateur avisé tel que André Téchiné , ne peut que sceller leur union. Elle est mouvementée, tortueuse, au point que parfois je pensais entendre l’écho d’un Truffaut sifflotant sur «  La sirène du Mississippi » un autre titre extrait du coffret » Catherine Deneuve« . Des couples se font par le hasard de la vie (une annonce dans le journal, un accident de la circulation …) et tentent  de se mettre à l’unisson de cette existence qui les tient river l’un à l’autre, et à leurs souvenirs.

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C’est tout l’enjeu du film de Téchiné qui suit pas à pas, cœur à cœur la destinée d’Hélène privée d’un grand amour, à jamais disparu. Gilles peut-il s’y substituer, lui le gentil toutou, un peu fou, qui se raccroche au premier passant venu ?

C’est une évidence avec Bernard, son  traîne-savate d’artiste tout aussi dévoyé dans ses pratiques quotidiennes  et accroché à ses basques. Etienne Chicot  agaçant, joue bien son rôle .L’un comme l’autre, sans repère, visent  un absolu, que la beauté rayonnante de la jeune femme peut apporter .

Gilles  va pourtant s’y perdre et entraîner dans cette sombre relation passionnelle, les mêmes espoirs qu’Hélène reporte maintenant sur son jeune amant.

Tout en retenue, secrète , imprévisible, cette femme de composition habille joliment Catherine Deneuve , qui trouve cette même année un autre merveilleux rôle dans «Le dernier métro» de Truffaut. Patrick Dewaere , qui ne nous aura jamais laissé le temps de mesurer tout son talent, en émiette ici un petit aperçu et c’est déjà beaucoup recevoir de ce personnage qui souvent se confondait avec son porte parole.

[Critique DVD] Hôtel des Amériques

Un face à face, une confrontation jusqu'au déchirement

Dans le déchirement amoureux, cet écorché vif glissait  quelques secrètes vérités. Dewaere ne faisait jamais son cinéma, il le vivait.

 Le supplément

  • Interview de André Téchiné (21 mn)

Le réalisateur qui ne revoit jamais ses films, en parle donc ici de mémoire. Bien souvent, il commence alors ses phrases par, «  dans mon souvenir… ».

« Au moment du tournage, il faut toujours oublier le scénario pour rester le plus disponible » dit-il en évoquant très longuement la présence de Catherine Deneuve et «  sa réserve naturelle, dans laquelle je pouvais puiser ».

[Critique DVD] Hôtel des Amériques

«  Patrick Dewaere, une sensibilité bouleversante,  ne sortait jamais avec l’équipe du film. Il bossait beaucoup, et connaissait parfaitement son texte.Il apportait sur le plateau des scènes complètement structurées, et pour un metteur en scène c’est un cadeau, mais moi ce n’est pas ce que j’attendais, alors que c’est difficile de refuser un cadeau. Il a résisté pendant la première semaine, mais après il s’est lancé à corps perdu et ça c’est beaucoup mieux passé ».


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