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Robocop

Publié le 18 octobre 2011 par Olivier Walmacq

Collection Christophe L.

L'histoire: Dans un futur proche, les flics se font tuer un par un, dans la ville de Detroit. Murphy en fait partie et des scientifiques vont lui donner une seconde chance. Il va devenir Robocop, mi homme, mi robot et flic indestructible. Mais il lui manque sa mémoire, qu'il va vite retrouver...

La critique d'Alice In Oliver:

Attention film culte ! J'ai nommé Rocobop, réalisé par Paul Verhoeven en 1988. Je dois également l'avouer: Robocop fait partie de mes films préférés. C'est aussi le premier long-métrage américain de Paul Verhoeven, un cinéaste hollandais (très connu dans son pays), peu convaincu par le script au départ.
En même temps, comment ne pas sourire devant un tel titre et l'histoire d'un homme qui devient une machine ?

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Pourtant, malgré les apparences, Robocop est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, les thématiques étant riches et variées.
Le thème central du film repose avant tout sur la quête de l'âme humaine. Robocop est un personnage en perpétuel conflit identitaire.
Toutefois, le cyborg ne cessera d'évoluer tout au long du film.

D'une certaine façon, Robocop ressemble beaucoup à la créature de Frankenstein, elle aussi en quête d'identité. Robocop est à la fois une machine, un être humain, un produit de l'OCP et un programme, obéissant à des directives précises. Attention, SPOILERS ! Alex J. Murphy est abattu sauvagement par une bande de voyous sous les yeux de sa collègue, Lewis (Nancy Allen).
Pour le cartel OCP, la mort de ce policier est une véritable aubaine.

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En effet, la criminalité règne dans la ville de Detroit. Il est temps désormais d'éradiquer la violence par une nouvelle arme: Robocop, un cyborg très puissant et quasiment invincible. Le corps de Murphy est donc utilisé pour servir de plus grandes ambitions. L'ancien flic devient donc Robocop.
Mais il n'y a pas de résurrection sans crucifixion. La mort de Murphy est insoutenable et rendue ultra violente par la caméra de Verhoeven.
Cette séquence est destinée à poursuivre le spectateur tout au long du film.

De ce fait, Robocop a une vraie dimension christique, le supplice de Murphy n'étant pas sans rappeler le martyr de Jésus-Christ sur la croix.
Lui aussi est de retour à la vie et apparaît alors comme un Jesus américain des temps modernes. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment Paul Verhoeven filme son androïde de service, ce dernier marchant quasiment sur l'eau lorsqu'il affronte quelques voyous dans une ancienne raffinerie.

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Le plus intéressant reste l'évolution psychologique du cyborg, ce dernier affirmant clairement son identité dans la dernière réplique du film:
- Vous êtes un excellent tireur jeune homme. Vous vous appelez ?
- Murphy !
Pourtant, le robot n'est pas au bout de ses peines. Dans un premier temps, des souvenirs de son passé humain reviennent à la surface via plusieurs cauchemars de son exécution sadique.

Par la suite, c'est son ancienne collègue (donc, Lewis) qui se rappelle à lui ("Murphy, c'est vous !"). Le cyborg finit par vérifier les archives de la police et tombe sur le casier judiciaire de ses anciens tortionnaires.
Pire encore, il découvre que ses truands sont soutenus par le numéro 2 de l'OCP, un certain Dick Jones. Robocop décide d'arrêter l'intéressé.
Encore une fois, Robocop est atteint du syndrome de la créature de Frankenstein. Lui aussi se retourne contre son créateur mais se retrouve désactivé par une directive prioritaire. En résumé, la machine ne peut se rebeller contre ses maîtres.

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Ensuite, le cyborg découvre aussi son passé humain, via une séquence tragique se déroulant dans l'ancienne demeure de Murphy.
Au-delà de ce personnage complexe et passionnant, Paul Verhoeven en profite pour égratigner l'Amérique des années Reagan, dénonçant un pouvoir corrompu et une société à la dérive. Ce dernier point est renforcé par un humour noir omniprésent et des plus jouissifs (je renvoie aux courts intermèdes publicitaires). Pour Verhoeven, c'est un moyen comme un autre de mettre en avant un capitalisme aveugle, à l'image de ED 209, une machine de guerre froide et impitoyable.
Bref, Paul Verhoeven signe un film de science fiction nihiliste, qui n'est pas si éloigné de notre réalité.

Note: 20/20


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