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Taxi Beirut

Publié le 18 octobre 2011 par Marjoriem

« The taxi driver in Beirut in either a sniper or a hunter »

un chauffeur dans Taxi Beirut, Hady Zaccak, 2011

Vous êtes à Beyrouth, et vous souhaitez vous rendre à l’autre bout de la ville. Tiens, ça tombe bien, voici un taxi vert qui arrive.  Son lumineux brinquebalant penché sur le côté lui donne l’air de s’étonner de tout mais son klaxon, agressif, vous évoque plutôt un cri de guerre. Son chauffeur ralentit à votre hauteur, et tourne la tête vers vous. Vous vous avancez, et vous lui indiquez l’adresse où vous souhaitez vous rendre. le voilà qui repart aussitôt, sans même vous jeter un regard. Mufle, pensez-vous. Que non! Prendre le taxi à Beyrouth est une véritable expérience, avec ses codes, ses traditions, et surtout ses personnages.

D’abord distinguez bien « taxi » et « service ». Le second est le même que le premier (même chauffeur, même voiture), mais vous l’autorisez à prendre du monde à bord, et vous payez moins cher. Il suffit de le signaler au moment où vous annoncez votre destination. A certaines périodes de la journée, quand la ville est encombrée, asphyxiée par son trafic, on vous proposera « double service », voir on refusera.

Le taxi se signale toujours pas son petit coup de klaxon, lancé juste dans votre dos, quand vous vous y attendez le moins, alors que vous tentiez une petite ballade tranquille dans les rues de Beyrouth… Il n’y a pas de petites ballades tranquilles dans Beyrouth.

Le taxi roule comme un malade. C’est normal. D’ailleurs, ici, la conduite semble répondre uniquement à trois règles : rouler plus vite que son voisin, en faisant le plus de bruit possible (klaxons, crissements de pneus, musique, …), sans respecter absolument aucune des règles du code de la route… Mais c’est un sujet d’article à part entière et j’aurais l’occasion de le traiter comme il le mérite!

Si vous avez le temps, je vous conseille de regarder la bande-annonce d’un documentaire absolument hilarant, tendre et perspicace sur trois chauffeurs de taxi beyrouthins. Derrière ces trois portraits, se dessine celui de la capitale, objet d’amour, de frustrations, de reconquête perpétuelle des chauffeurs, puisque son visage change rapidement à grands coups de projets urbains. Des personnages comme on rencontre qu’ici.

http://www.youtube.com/watch?v=QPo6dTyDkvs



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