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L'Exorciste

Publié le 19 octobre 2011 par Olivier Walmacq

Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr

L'histoire: Une actrice doit faire face à sa fille Regan, possédée par le démon Puzulu. Pour la sauver, elle va faire appel au père Karras...

La critique d'Alice In Oliver:

Attention, film d'horreur éminemment complexe ! J'ai nommé L'Exorciste, réalisé par William Friedkin en 1973.
L'Exorciste est l'adaptation d'un roman éponyme de William Peter Blatty (également producteur du film), qui s'inspire de l'histoire vraie d'un jeune gosse, possédé par le démon et donc, exorcisé par un prêtre.
Pour l'anecdote, L'Exorciste aura un tel impact qu'il se produira une véritable recrudescence de cas de possessions démoniaques, la plupart étant évidemment des supercheries, ou alors des personnes hystériques, largement influencées par le film. 

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Tout cela pour dire que L'Exorciste a évidemment marqué les esprits. Il s'agit d'un véritable classique de l'épouvante, un film incontournable et de loin, le meilleur d'une saga pour le moins inégale. Un tel succès engendrera de nombreuses suites, sans compter les séquelles et les parodies.
Au niveau du casting, William Friedkin peut compter sur des acteurs de qualité: Linda Blair, Max Von Sydow, Jason Miller et Ellen Burstyn.

Pourtant, en dehors de Max Von Sydow, aucun acteur n'est véritablement connu du grand public. C'est le cas par exemple de Linda Blair, encore très jeune à l'époque, qui interprète Regan McNeil, un rôle qui va marquer sa piètre carrière cinématographique pendant plusieurs décennies.
Au-delà des acteurs, le film de Friedkin aura une véritable portée à travers le monde, la raison se trouvant probablement dans les thématiques du film.

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Premièrement, comme je l'ai déjà souligné, L'Exorciste s'inspire d'une histoire vraie, largement exagérée ici.
Ensuite, le film opère également une réflexion, voire un débat entre la religion et la médecine, la science contre le mystique, l'existence de l'âme contre la psychiatrie. Cette polémique (Qui a raison ? Qui a tort ? Clairement, le film n'a pas pour ambition d'apporter une réponse) sera sans cesse présente dans le film.
Attention, SPOILERS !

Chris McNeil est une actrice de cinéma. Elle mène une vie paisible auprès de sa fille de 12 ans, Regan. Pourtant, le comportement de la fillette change de façon incompréhensible jusqu'à ce qu'elle devienne totalement incontrôlable. La médecine traditionnelle se penche sur son cas mais se révèle impuissante.
Désemparée, Chris demande l'aide d'un prêtre, le père Karras. Ce dernier fait alors appel à un prêtre exorciste, le Père Merrin (Max Von Sydow).
Les deux prêtres vont alors tout faire pour sauver Regan du démon.

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En vérité, la grande force du film repose avant tout sur ses différents personnages. Le premier quart d'heure nous montre le Père Merrin en Irak, un voyage annonciateur du combat qu'il va devoir mener contre le Malin.
Mais le père Merrin est malade du coeur, et plus en état d'affronter le démon, un autre cas de possession ayant failli lui coûter la vie.
Même chose pour le père Karras, dépassé par la maladie de sa mère, condamnée à mourir. Pour Chris McNeil, c'est encore différent.

Certes, elle est très proche de sa fille mais ne parvient pas à pallier l'absence d'un père, qui se fait furieusement sentir dans son immense demeure.
En vérité, tous ces personnages sont dépassés par la réalité, ce qu'elle leur impose en terme de souffrances, de tabous et de cicatrices indélébiles.
Finalement, le diable, ce n'est pas forcément le démon en lui-même mais cette trajectoire douloureuse, cette fatalité qui guide nos frustrations et nos peurs archaïques. En vérité, le démon se nourrit uniquement de nos propres failles. Mieux encore, il n'existe qu'à travers nos souffrances personnelles.

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Et c'est ce qu'a bien compris William Friedkin. C'est probablement ce dernier point qui donne autant de force à son film.
Pour cela, le réalisateur s'appuie sur une histoire crédible, des personnages mélancoliques et attachants, et évidemment, quelques séquences d'exorcisme d'une redoutable efficacité.
Et cette formule va fonctionner à merveille, d'autant plus que William Friedkin prend son temps pour planter le décor, ses personnages et ses différents enjeux.
Dans L'Exorciste, la terreur monte crescendo et se finira dans la tragédie, tout du moins, dans le sacrifice, le but étant de sauver Regan du démon.
La conclusion finale du film est saisissante et continue de poser des questions, auxquelles Friedkin laisse au spectateur le soin d'y trouver sa propre réponse. Un immense film, tout simplement, qui mérite largement sa réputation.

Note: 20/20


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