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Polisse

Par Acrossthedays @AcrossTheDays

POLISSE

De « Drive » à « The Artist » en passant par « Melancholia », quasiment tous les films primés a Cannes sont sortis sur les écrans. Quasiment, car il n’en manquait plus qu’un, « Polisse », récompensé par le Prix du jury. Sorti dans les salles françaises aujourd’hui 19 octobre, le film a été bien accueilli par la critique.  Avec Maïwenn, réalisatrice du « Bal des Actrice » et de « Pardonnez-moi », on sent que l’on va être pris à la gorge grâce à la façon dont elle mêle le réalisme du documentaire et le charme d’une fiction classique. 

Cette fois, le terrain de jeu occupé par Maïwenn devant et derrière la caméra est une brigade de protection des mineurs. Un sujet difficile a traiter s’il en est, d’où un réalisme bienvenue grâce a l’aspect « embedded » du documentaire.

Pour s’insérer dans ce monde, Maïwenn s’est créé un personnage à la hauteur du défi qui est de comprendre le quotidien d’une telle brigade : celui d’une photographe, profession qui a ses qualités mais aussi ses limites. Car à l’image de son personnage dans « Polisse », Maïwenn ne capte pas totalement la dimension de la BPM, se limitant à filmer, avec une mise en scène dynamique, les moments les plus émotionnels du travail des flics. Lorsqu’un pédophile est appréhendé. Lorsqu’une maman maltraite son bébé, la caméra tourne.

Comme un photographe qui ne verrait pas toute la réalité (ce que le personnage de JoeyStarr critique ouvertement dans une des scènes, parlant de « misérabilisme »), Maïwenn empile des séquences dramatiques. C’est le sujet qui le veut, tant ces flics, sans flingue mais avec du cœur et qui en plus se font chiper leur voiture par les stups, sont consensuels. Et ils le sont encore plus lorsque la réalisatrice se cantonne à ne montrer que les plans chocs auxquels ils sont confrontés.

On se doute que les flics doivent prendre du recul face aux atrocités qu’ils entendent toute la journée. On se doute que leur vie privée en porte les stigmates, du divorce jusqu’au suicide. Mais à ne pas prendre du recul, on n’arrive pas à appréhender de quoi est réellement faite cette Brigade de protection des mineurs. Évidemment elle traite des crimes de pédophilies monstrueux. Le film reste percutant, et toutes les histoires des personnages de cette petite brigade sont attachants, que ce soit Joy Starr à contre courant de son rôle de mec taiseux et distant, ou Karine Viard, en plein divorce.

Passé l’émotion, la belle mise en scène, l’uppercut des séances d’auditions qui s’enchainent au quart de tour et les romances au sein et à l’extérieur de la brigade qui alourdissent le scénario, on est comme grisé par tant de douleur. Et peut être de lourdeur. 

Et sinon la brigade des mœurs, c’est comment ?

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