EN SALLES CETTE SEMAINE. ET pour rester dans le ton du film, j'ai copié/collé un fond rouge pris chez le distributeur Imagine.film Belgique..
WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN
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À Dans We need to talk About Kevin de Lynne Ramsay d'après le bestseller de Lionel Shriver, la magnifique Tilda Swinton, tient sans doute là, le meilleur rôle de sa carrière. Et la réalisatrice/scénariste/productrice exécutive un film coup de poing.
Dans ce film qui nécessitait un mélange incroyablement complexe d'intelligence et d'empathie, Tilda fascinante en mère confrontée à l'impossibilité de communiquer avec son fils, avec tout ce que cela va engendrer de terrible dans sa vie , exprime remarquablement les pulsions d'un personnage et ses désirs inconscients.. Mère d'un gamin qui à 8 ans porte encore des couches, et qui passe d'un jeu vidéo à un autre en criant meurs, assassin à qui mieux mieux, va sombrer dans l'incompréhension la plus totale.. lorsque partagée entre l'amour et la haine, elle découvre que son fils a commis une chose ignoble, une vrai carnage, une tuerie de masse dans une école... Le film a été accueilli de façon enthousiaste par les professionnels de Cannes, et le Prix de la Meilleure actrice n'aurait pas du échapper à Swinton, tant son interprètation est fascinante. Les sentiments ambigus sont parfaitement rendus à l'écran, tant par la mère qui ne se sentait pas prête pour ça, elle a l'impression qu'avoir eu un enfant a gâché sa vie, et par le fils bien conscient qu'il n'aurait pas du être là, et qui fera tout pour le faire savoir.. ..... C'est en tout cas ce que capte le spectateur dès les premières images de la vie de couple.. Même si la réalisatrice montre d'abord le côté "diablesse" de son personnage...Celle sur qui les passants posent un regard mauvais, celle qui est insultée en pleine rue...Néanmoins, passé cet intro, on peut déjà lire sur son visage, qu' Eva se pose plein de questions sur son rôle de mère, est-elle à la hauteur? Que ressent son fils lorsqu'il la toise sans un mot. Sent-il son indécision? Sans doute, pourtant, il n'est ni le mal incarné, ni un sociopathe, c'est un adolescent qui perce à jour l'image qu'offre sa famille. Il n'y a à première vue, aucun "monstre" dans ce duo, tout ce déclenche parce que ni le fils, ni la mère, ne parviennent à s'entendre..L'interprètation toute intériorisée de Tilda ne l'empêche pas d'en mettre plein la vue...comme d'habitude....serais-je encline à ajouter...Etonnante dans "Deep Blue", superbe dans "Julia" craquante et dure à la fois dans "Michael Clayton" et enfin enigmatique et sublime dans " Io Sono L'Amore", cette comédienne est vraiment exceptionnelle, et je dirai même plus, super belle malgré ce physique si particulier, dont elle joue à la perfection..et qui lui permet d'apparaître à peine maquillée, voir pas du tout, tout en gardant cette superbe aura..Seul petit bémol au fim.....par moment, une trame un rien trop alambiquée, et une mise en scène hésitante entre l'actuel et les flash-backs. Heureusement la coiffure de Tilda restitue assez vite l'époque.... Par contre, je salue le traitement des couleurs avec le rouge omniprésent dès les premières images....(.un bain de tomates géants, comme cela se fait en Espagne) l'éclairage subtil, et le montage qui va crescendo jusqu'au climax final. Lynne Ramsay: "ce film m'a donné le sentiment d'avancer en terrain inconnu. Heureusement, l'équipe technique était très organisée. Le film a entièrement été tourné en extérieurs naturels.....et nous avons formé un bloc"...Tilda Swinton: si effectivement dans le film, Eva se trouve assez "isolée" devant les sentiments ambivalants qu'elle ressent pour son meurtrier de fils, elle avoue que ses ressentis ne sont rien de plus que ce que chaque mère subit au quotidien...ou presque...."Le fait de se retrouver seule avec soi-même en fin de journée, car on parle contre un mur quand il s'agit d'un adolescent, on se surprend à se faire un monologue pour savoir ce qui a cloché pendant la journée..." Elle ajoute " bien sûr le cas d' Eva est bien plus dramatique, mais je trouve que certaines mères vivent un cauchemar au quotidien. C'est un "bloody business d être une bonne mère, déjà que la naissance commence dans un bain de sang...(sic) Quant à Ezra Miller, il avoue s'être senti proche du personnage, parce que dit-il, "en chacun de nous, un côté sombre sommeille, et en interprètant Kevin, j'ai pu aller à la recherche de ces choses là chez moi, et les conditions et circonstances qui font le vie de chacun, les font devenir ce qu'ils sont" Bizarre comme confession non??? " Avec "We need to Talk about Kevin," l'après Ken Loach et Mike Leigh est assuré pour le cinéma anglais, Lynne Ramsey (châpeau) déjà présente à Cannes par deux fois, assure une troisième fois. Ezra Miller, John C. Riley...
Un clip d'un fan, Tilda une femme caméleon, doublée d'une comédienne plus qu'exeptionnelle. A voir! L'AFFICHE |