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L’Homme Baselitz (by Christelle)

Publié le 20 octobre 2011 par Lifeproof @CcilLifeproof

Portrait-georg-baselitz

Ceux qui connaissent l’artiste allemand Georg Baselitz en retiennent surtout ses personnages peints la tête en bas. L’exposition qui se tient en ce moment au Musée d’art moderne de la ville de Paris, met en avant le travail de sculpteur de Baselitz où nous retrouvons beaucoup de gros bonhommes, les pieds, cette fois, bien ancrés dans le sol. Ces corps dressés s’apparentent à des arbres que les vents les plus forts ne parviendraient pas à déraciner.

Sa peinture, qualifiée d’expressionniste, n’est finalement pas si différente de sa sculpture. L’aspect brut et non achevé domine. Lors de la conférence de presse, en écoutant d’une oreille distraite la traduction en français des paroles allemandes de l’artiste, je me suis profondément interrogée sur la rusticité de ces œuvres.

Je vois, je dirai même que je sens, les traces des différents outils qui ont creusé le bois. Encoches et autres entailles retracent le chemin qui a mené à la création de ces billots à silhouette humaine.  L’expression « tailler à la hache » prend ici tout son sens car Baselitz manie en effet la hache et la tronçonneuse comme peu d’artistes. Une énergie primitive se diffuse, quelque chose de presque animal. Je pense qu’il est assez difficile d’imaginer qu’une telle puissance puisse exister entre les murs immaculés du musée d’art moderne et pourtant elle est là !

Entre l’envie de toucher et la peur des échardes, finalement je me raccroche aux paroles du maître.

 

VolkDingZero Baselitz
Peuple Chose Zéro, 2009, cèdre, peinture à l'huile, clous, 308 x 120 x 125 cm, collection particulière.

Pas de fioriture non plus dans l’usage de la couleur, justes les primaires, surtout le bleu et le jaune et un peu de rouge. Vers la fin de l’exposition des bouts de tissus emballent, plus qu’ils n’habillent, des sculptures monumentales, des géants qui nous toisent du haut de leur socle. Le refus de l’élégance et de l’harmonie domine.

L’ensemble de ces statues évoque immanquablement l’art populaire, pourtant Baselitz, lucide, sait bien que « dans le fond toutes ces sculptures sont empruntes d’une haute culture. Elles sont très loin de la forme naturelle, ce sont des inventions. » Nous retombons donc dans cette vieille opposition entre Nature et Culture. Peut-on, et veut-on, échapper à cette dernière lorsque l’on est artiste ?

Baselitz Sculpteur

jusqu’au 29 janvier 2012

Musée d'art Moderne de la Ville de Paris


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