Voici donc les retrouvailles avec Flavia de Luce, subtile héroïne de seulement onze ans (sa maturité m'épate !), autour d'une nouvelle enquête criminelle, laquelle ne surviendra - fait surprenant - qu'à la moitié du roman ! Alors oui, j'ai trouvé ça un peu long, je me demandais quand l'action allait toquer à la porte ... non pas que l'entrée en matière ressemble à un soufflé ramolli non plus. Il est toujours exquis de suivre les pérégrinations de la petite anglaise, douée en chimie et en observation de la faune locale, explorer la campagne alentour en pédalant sur Gladys, sa bicyclette. Ses soucis avec ses soeurs aînées sont toujours à l'ordre du jour, Flavia jure qu'elle se vengera de leur mesquinerie à l'aide de poisons bien dosés dans du chocolat. Pourquoi pas ?
Au cours de ses balades en solitaire, la demoiselle a rencontré Rupert Porson et son assistante Nialla confrontés à une panne mécanique. Lui est un célèbre marionnettiste, qui travaille à la BBC et qui se produit à droite et à gauche sur scène. Le bon pasteur, qui passait également par là, propose de leur venir en aide, en échange d'une ou deux représentations pour la communauté de Bishop's Lacey. Et puisque Flavia est aux premières loges, elle n'hésite pas à s'impliquer auprès des artistes pour les aider à s'installer chez les Ingleby.
Ce couple de fermiers est étrange, vit à l'écart de tous. Ils ont été frappés par un drame familial, cinq ans plus tôt. Leur fils Robin s'est pendu accidentellement dans le pigeonnier. Qui peut survivre à un tel choc ? Pas Grace Ingleby. La femme est complètement allumée, tandis que son époux cultive en cachette du chanvre indien.
Mais ceci est une autre histoire, l'essentiel est à venir. Qui va passer de vie à trépas ? quand, comment, où ? A mi-parcours de lecture, n'ayant aucun indice, le lecteur est en droit de s'exciter dans son fauteuil.
Aussi, j'ai refermé mon livre avec un sentiment de contentement, et de frustration. L'intrigue est virevoltante, mais le meurtre est long à venir ! Ceci dit, j'avais déjà souligné que c'était un détail dans le premier tome, Les étranges talents de Flavia de Luce, parce que le charme de l'ouvrage se situe bel et bien dans son atmosphère, très proche d'un roman d'Agatha Christie, et s'attache à l'étonnante personnalité de son héroïne. Flavia fait souvent preuve d'un humour froid et assassin, mis au service d'une intelligence redoutable, avec un goût prononcé pour les détails macabres et les expériences chimiques. La demoiselle a du pif, sa connaissance des lieux et de ses habitants lui permet de se faufiler partout, afin de mieux écouter et analyser. La police est bluffée !
Vivement le prochain tome.
La Mort n'est pas un Jeu d'Enfant (Une enquête de Flavia de Luce #2), par Alan Bradley
Msk, 2011 - 373 pages - 17€
traduit de l'anglais par Hélène Hiessler