Coucou, les sélénites
Le lundi, le pinard te caresse amoureusement la muqueuse buccale, en chatouillant tes capteurs nasaux d’embruns floraux et fruitiers proprement envoûtants. C’est le printemps dedans ta glotte. C’est Luna Park. C’est la Saint Guilli. C’est la fête à la luette.
Le mardi, la même bouteille, elle te fait plus que dalle. Elle se mure dans un silence boudeur. Elle te montre son derrière osseux. Voire elle exhale ce parfum caractéristique de l’hyène pétomane en état de décomposition avancée.
La faute à qui? La faute à la lune. Oui. Lunaire = lunatique = loterie. C’est que ces vins-là ne sont pas blindés de saloperies chimiques. Ils sont vivants. Ils bougent leur corps avec les astres. Voilà qui peut certes heurter les esprits cartésiens et méthodiques, tel celui qu’abrite la boîte crânienne du Dr Slurp. Il s’agit pourtant d’une réalité dégustatoire mille fois éprouvée. Et d’une réalité agricole avec, tous les producteurs biodynamiques - ou pas - pourront vous en causer. Sans épiloguer sur les marées, les ragnagnas, les bestioles et plein d’autres choses encore autour de nous qui twistent avec le cosmos. Rien de catastrophique là-dedans. Il faut simplement guigner le calendrier lunaire avant d’attraper le tire-bouchon. Comment lire le machin? Fastoche. Il y a quatre types de jours: feuilles, fruits, racines et fleurs.
Les jours fruits et fleurs, le pif rigole. Et toi avec. Et moi aussi. Youpi.
Les jours racines, il peut éventuellement grimacer un tantinet. Rien de grave. Où est passée la carafe?
Les jours feuilles, il tire une tronche de requiem. Pire, il boucane parfois grave du goulot. Les jours feuilles, c’est Coca light.
Une superbonne nouvelle pour finir: ce week-end, c’est… fruit!
On entend d’ici les bouchons qui valsent. Bien à vous, les copines fruits et les copains fleurs