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100 pages blanches

Par Irreguliere

100 pages blanches

Je comprends alors avec stupeur qu'après tant d'années de mariage, papi et mamie sont toujours amoureux. Je prends conscience qu'il est possible d'être vieux et de s'aimer encore. Du haut de mes vingt ans, cette idée me met mal à l'aise, je le ressens très clairement.

Pourtant, mes yeux d'aujourd'hui voient cela différemment. On croirait que, face à l'océan déchaîné, ils regardent leur vie, tous les moments difficiles qu'ils ont affrontés ensemble. Et là, bien à l'abri, bien protégés par leur amour, ils savent qu'ils ont gagné. Ils sont sur la berge, loin des vagues, loin du danger.

Ce roman, je l'ai lu il y a déjà quelques temps, au tout début de l'été en fait. Tombée dessus par hasard, j'avais été alléchée par le résumé. Mais les circonstances ont fait que je n'en avais jamais parlé, et c'est pour cela que l'autre jour je l'ai listé parmi les livres que je n'ai jamais chroniqués. Or il se trouve que certains d'entre vous ont paru curieux d'en savoir plus, et comme les désirs de mes chers lecteurs sont des ordres (non, pas tous, ne rêvez pas), je m'exécute.

Lorsqu'il reçoit comme unique héritage de son grand-père décédé un carnet de 100 pages blanches, le narrateur est quelque peu dépité. Il ne s'attendait à rien de spécial, mais à côté de ses deux soeurs qui se partagent une immense fortune, il se sent lésé et mal aimé, même si le carnet était plus que précieux pour son grand-père, qui le gardait toujours sur lui. Mais il ne tarde pas à découvrir le pouvoir magique de l'objet, qui permet de revivre les souvenirs que l'on écrit dans ses pages.

Si on vous donnait la possibilité de revivre certains de vos souvenirs, lesquels choisiriez-vous ? Je crois que pour ma part je revivrais sans cesse le même, mais je ne vous dirai pas lequel. Par contre, le fait que je dise ça prouve bien que je n'ai pas bien appris la morale de ce petit roman, qui par bien des aspects ressemble beaucoup à un conte philosophique. Làs, j'ai déjà dit maintes fois que j'étais une cause perdue pour la sagesse. Donc, voilà : le but de cette histoire est de montrer qu'il ne faut pas vivre dans le passé mais dans le présent, qu'il ne faut pas vivre dans les souvenirs mais vivre pour se construire des souvenirs. J'ai bien compris le principe. Quant à l'appliquer... trève de plaisanterie : j'ai trouvé ce petit roman plutôt agréable, souvent assez drôle, relativement bien écrit, mais je ne crois pas, pour le coup, qu'il me laissera un souvenir impérissable !

100 pages blanches

Cyril MASSAROTTO

XO, 2009 (Pocket, 2011)



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