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[Numérique] : La boîte de Schrödinger, saison 1 (Gechter, Walrus)

Par Corwin @LR_Corwin

Je poursuis ma découverte de ce que les Studios Walrus sont capables de nous proposer en lecture numérique avec cette « Boîte de Schrödinger », saison 1, où sont compilés de nombreuses nouvelles d’Olivier GECHTER. Rassurez-vous, cher lectorat, il n’est pas question ici de maltraitance de chat, ni de vulgarisation de théories quantiques (quoi que …). Non, non, ami lecteur, il est ici question de faire renaître l’esprit de la « Twilight Zone ». Bienvenue au coeur de la première saison de « la Boîte ».

[Numérique] : La boîte de Schrödinger, saison 1 (Gechter, Walrus)

Les bonnes idées :

Une fois encore, après « Emile Delcroix« , il faut saluer le travail de l’éditeur pour nous faire profiter d’un Ebook de grande qualité : choix de police, lettrine, présentation des textes. Tout est bon. Ensuite, c’est le choix éditorial qui apparait des plus intéressants : publier des recueils de nouvelles, sous forme de saison, parfois j’imagine avec un seul auteur aux commandes et d’autres, on se rapprochera d’une anthologie. Enfin, il y a le choix du modèle de vente : la première saison en entier, 3.99€,  ou par « pack » à 0.99€ (notez au passage que le premier pack est gratuit ! ).

La présentation :

Le mieux est encore de laisser l’éditeur s’exprimer.

La Boîte de Schrödinger est un concept littéraire. Une véritable série sous forme d’ebook, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.

Car le désir secret de « La Boîte de Schrödinger » est de devenir, toute proportion gardée, l’équivalent textuel de ce que « La Quatrième Dimension » fut pour la télévision il y a quelques dizaines d’années, à savoir un formidable laboratoire de scénaristes, de conteurs, d’auteurs et d’inventeurs. Des auteurs aussi célèbres que Richard Matheson, entre autres, ont travaillé d’arrache-pied à faire de cette série télé la référence en matière de Fantastique.

« La Boîte de Schrödinger », à sa hauteur, veut prolonger l’héritage, et offrira donc aux auteurs désireux d’en être la possibilité de travailler à leur propre saison, avec leurs propres épisodes, dont chacun portera sa patte, son univers propre. En donnant un nouvel éclairage à ce genre injustement boudé qu’est la nouvelle, nous espérons ouvrir la voie à de nombreuses suites. La seule contrainte: proposer au lecteur des univers étranges, décalés, bancals, où le fantastique, la peur et l’extraordinaire surgissent dans notre quotidien pour ne plus jamais nous laisser en paix!

L’avis :

A chaque fois que je m’attaque à un recueil, une anthologie, me revient en mémoire de longues discussions que j’ai pu suivre, ou auxquelles j’ai pu participé, sur ce sujet. L’anthologiste sait, au moment où il choisit ses nouvelles, qu’il ne peut pas satisfaire tout son lectorat et que certains textes seront mieux accueillis que d’autres. Tout est ensuite question d’équilibre : si le lecteur est globalement déçu, cela risque de faire mauvaise presse ; à l’inverse, un bon accueil, c’est un pari gagné.

Qu’en est-il ici ?
Pari gagné, sans contexte.
Tout d’abord, je dois avouer (et ceux qui me connaissent un peu le savent), l’humour n’est pas mon terrain de prédilection, et j’ai beaucoup de mal à l’associer aux genres de l’imaginaire.  Mais Olivier GECHTER, qui est l’auteur de tous les textes de cette saison 1, manie humour, humour noir, et un rien de cynisme, avec brio. Dans des univers souvent bancals, mais toujours fantastique, il nous offre une palette très large d’histoire aux caractères très différents.

Dès l’entame des la première partie « Amuses gueules », Gotlieb et ses « Rubriques à brac », Lanfeust Mag et ses planches « one shot », me sont revenus en mémoire. Des histoires improbables, complètement décalées, mais parfaitement ciselées. C’est fin, croustillant… ça se mange sans fin.

La seconde et la troisième parties ont, pour moi, recelées deux pépites : « La route des pèlerins » et « Et la face du monde changea ». L’une par son mélange Post-Apocalypse, et mythologique, l’autre par son côté absurde d’une invasion alienne dont je n’aurais pas su deviner la chute. Excellente.
La partie suivante « Tout est normal, tout est sous contrôle » m’aura également séduite car là, réellement, je me suis senti projeté dans la Quatrième Dimension (et je recommande le titre « J’veux un dragon » : c’est mignon, déjanté comme il faut…. et ça m’apprendra à me méfier de ce que mes filles demandent pour leurs anniversaires !).

L’avant dernière partie, « Mises en abîmes », aura été la plus délicate pour moi. Je confesse que j’ai beaucoup de mal, et par conséquent que je suis très critique, sur les histoires de boucles temporelles. Les trois textes qui sont présentés dans cette section s’attaque plus ou moins à ce genre de problématique, et là, j’ai coincé.  Je ne fais pas partie du « bon » panel pour apprécier ces histoires-là.

La dernière enfin, « Ceux qui devraient mourir vous saluent », est de très bonne facture.  Il y a « l’envoyé » que j’ai beaucoup aimé, et « le prix à payer » qui mérite sincèrement le détour. Des textes plus sombres, où la Mort tient le beau rôle, avec beaucoup de possibilité annexes (je pense à la vie que pourrait mener le pauvre jacques Portier, immortel, mais pour un coût insupportable).

L’auteur :

Olivier Gechter n’est pas à son coup d’essais, si j’ose dire. Ses nouvelles, compilées ici, ont toutes connues une vie antérieure dans différents supports  : marmite et micro-onde, Luna fatalis, Oxymore, Borderline. Une bien belle carte de visite. Notez, au passage, que la nouvelle « Le ferrovipathe » (qui clot cette saison 1) a reçu le Prix Zone Franche 2010. On ne s’étonnera pas non plus de savoir qu’un autre texte a été publié dans Lanfeust Mag. A priori, l’auteur termine un roman qu’il conviendra de suivre. (A vérifier également, mais il me semble qu’il est aussi à l’affiche d’une antho à paraitre prochainement, mais je ne la retrouve plus).

Des liens à cliquer :

la boite et le chat de schrödinger (la vraie expérience décrite chez Wikipédia)

le site de l’auteur

le site de l’éditeur

le livre (ou ses packs chez immatériel)


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