Comme aux beaux jours de nos vingt ans
Par ce clair matin de printemps
J'ai voulu revoir tout là-bas
L'auberge au milieu des lilas
On entendait sous les branches
Les oiseaux chanter dimanche
Et ta chaste robe blanche
Paraissait guider mes pas
Tout avait l'air à sa place
Même ton nom dans la glace
Juste à la place où s'efface
Quoi qu'on fasse
Toute trace
Et je croyais presque entendre
Ta voix tendre murmurer
"Viens plus près"
J'étais ému comme autrefois
Dans cette auberge au fond des bois
J'avais des larmes dans les yeux
Et je trouvais ça merveilleux
Durant toute la journée
Après tant et tant d'années
Dans ta chambre abandonnée
Je nous suis revus tous deux
Mais rien n'était à sa place
Je suis resté, tête basse,
À me faire dans la glace
Face à face
La grimace
Enfin, j'ai poussé la porte
Que m'importe
N i ni
C'est fini !
Pourtant, quand descendit le soir
Je suis allé tout seul m'asseoir
Sur le banc de bois vermoulu
Où tu ne revins jamais plus
Tu me paraissais plus belle
Plus charmante, plus cruelle
Qu'aucune de toutes celles
Pour qui mon cœur a battu
Et je rentrai, l'âme lasse,
Chercher ton nom dans la glace
Juste à la place où s'efface
Quoi qu'on fasse
Toute trace
Mais avec un pauvre rire
J'ai cru lire :
Après tout,
On s'en fout !
"Chanson tendre" Paroles: Francis Carco. Musique: Jacques Larmanjat 1935
Chantée par Fréhel ,