Quand s’arrêteront
les apprentis sorciers?
Paris, le 12 octobre 2011
Radio France a choisi de confier
la « modération » de ses sites
internet à une société
extérieure. Les messages des
auditeurs (tout comme les réponses
des journalistes et des producteurs)
ne peuvent apparaître sur les sites
sans avoir été lus préalablement et
acceptés par la société
« Concileo ».
Un « cahier des charges » a été
défini. Le génial directeur de
France Inter a mis sa patte à
cette entreprise de censure et
d’infantilisation des collaborateurs
de Radio France.
SUD Radio France refuse que le
nécessaire et riche débat suscité
par les contenus, produits et
diffusés, par Radio France, passe
par le filtre et la censure d’un
organisme extérieur.
Le Canard enchaîné en parle :
Depuis toujours, journalistes et producteurs ont assuré et assumé le
dialogue par internet avec les auditeurs. En cas de problème, le
médiateur de Radio France était chargé d’arbitrer et de régler
d’éventuels conflits.
Que s’est-il passé pour justifier le remplacement de cette chaîne de
responsabilités par une société extérieure, soudain érigée en Big
Brother des professionnels de la radio ?
Confier à des intervenants privés, la supervision, pour ne pas dire la
surveillance, de ces échanges, ne peut être interprété par les
personnels des radios que comme une marque de défiance à leur
égard.
Infantilisation, au mieux : seront, par exemple, rejetées : les
« contributions soulignant une faute d’orthographe dans un article »
(mais « Concileo » s’engage à prévenir Radio France…).
Surveillance, au pire : le directeur de France Inter en profite pour
couper la parole :
- à ceux qui l’énervent :
° seront refusées : «les contributions susceptibles de
dévaloriser, ridiculiser une personnalité sur la base de la déformation
des idées ou d’une atteinte à son physique» …
- à ceux qui ne partagent pas ses obsessions :
° seront refusées «les contributions valorisant la
tauromachie».
Pour France Inter, une radio aseptisée? Débarrassée de ses trublions?
Nettoyée de ce qui dérange Philippe Val?
Tout ce dispositif délirant s’est élaboré sans la moindre concertation,
sans le moindre débat avec l’ensemble des collaborateurs concernés,
pas plus au sein du Comité Central d’entreprise que des Comités
d’établissement.
Aux dernières nouvelles, il est dit aux producteurs et journalistes
qu’ils pourront reprendre la main quand ils le souhaiteront. En est-on
certain ?
La Direction peut en effet espérer que, débordées de travail et en sous
effectifs, les équipes seront soulagées d’abandonner à Concileo la
gestion de ce qui était à la base de leur relation de confiance avec
leurs auditeurs.
Que fait le médiateur de Radio France qui semblait si préoccupé par
les questions de déontologie et d’indépendance, et qui, aujourd’hui,
cautionne ce système de formatage méprisant l’intelligence
collective ?
Par ailleurs, quelle procédure d’appel d’offre a été mise en place ?
SUD Radio France demande solennellement à la Direction de Radio
France de renoncer à ce dispositif.
L’entreprise doit donner à ses collaborateurs les moyens d’exercer
leurs prérogatives éditoriales afin de garantir, en interne, une
modération experte, la seule susceptible d’enrichir le contact
indispensable avec les auditeurs.
Une fois réintégrée à Radio France la modération des sites
Internet, SUD Radio France demande, une nouvelle fois, que la
question du multimédia rompe avec la politique des « moyens du
bord et de la bonne volonté », au profit d’une stratégie concertée
et ambitieuse.
SUD Radio France – 06-64-63-17-50 – maison de Radio France pièce 10317 – 01-56-40-29-15
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