Magazine Culture
Depuis qu'elle s'est installée à Bruxelles en 2003, Christina Vantzou est entrée dans une phase intense de création. Après de multiples collaborations avec d'autres artistes, dans des domaines aussi variés que le dessin, l'animation et la vidéo, elle choisit, en 2007, de s'isoler, après une tournée estivale en compagnie de Sparklehorse. Un peu plus de trois longues années plus tard, la native de Kansas City ouvre enfin son coeur sur le bien nommé "No. 1", premier album qui sort aujourd'hui via Kranky et partout ailleurs.
Sur ce disque, Christina Vantzou tricote des textures symphoniques structurées et enchanteresses, portées par une orchestration à cordes frottées, fruit d'une association avec Minna Choi, directrice du Magik*Magik Orchestra. Il en résulte une harmonie transcendante, véritable peinture vivante en clair-obscur que des maîtres tels que Rembrandt, Georges de la Tour et les ténors de l'école caravagesque ou du luminisme n'auraient pas renié. On pense aussi à Kubrick (Dave Bowman voyageant vers sa destinée dans "2001, l'Odyssée de l'espace"), tant l'auditif et le visuel forment un tout imperméable à l'usure du temps.
Christina Vantzou est-elle la nouvelle déesse de la terre et des airs ? Probablement pas car, ce qu'elle révèle sur "No. 1" est un reflet profondément humain, d'une fragilité à fleur de peau, à l'image de ce que nous sommes tous. C'est en déshabillant notre sensibilité que la prêtresse néo-classique signe à ce jour l'un des albums majeurs de l'année 2011.
"No. 1" de Christina Vantzou est en streaming intégral sur Spotify.