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Edvard Munch à Paris

Publié le 25 octobre 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Malgré le risque de paraitre monstrueusement frivole, il ne s’avère pas difficile de céder à la tentation de dire que, vu depuis une certaine perspective, la Mort ne fit pas complètement son travail avec Edvard Munch en 1909. D’une certaine façon, c’est comme si, en utilisant l’une des images iconiques de la culture scandinave du XXème siècle, la Mort se serait négligée après avoir joué à ses cotés un mouvement concret en apparence imbattable sur l’échiquier au travers duquel dépendaient l’écoulement des jours du peintre norvégien, qui était parti avec la certitude que le propre Munsch ne tarderait pas à renverser seul son roi clôturant de ce fait la partie.

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Comme s’il avait eu une confiance excessive en laissant si malmené le peintre norvégien , qui peut représenter le lien et/ ou le transfert entre Symbolisme et Expressionisme au sein de l’hôpital dans lequel l’attendait ( il est ardu de dire qu’il“ attendait la guérison” étant donné que tout le monde semblait être  d’accord sur le fait que cette possibilité entrainerait un  résultat proche  en pratique au néant) la crise de nerf aigue qui, couronnant une décennie en proie à de maladies graves, aurait dû lui ôter la vie.

En fin de compte, Edvard Munch fut très probablement l’artiste qui, au travers d’une série d’œuvres incomparables (caractérisées, malgré leur intense contenu émotionnel et expressif, par la manière totale selon laquelle s’entremêlent sujet et symbole) qui firent de lui très certainement le peintre le plus en avance de l’époque, celui qui représenta le mieux les sujets et les obsessions de la dernière décennie du XIXème siècle et sa prolongation dans le reflux des premières années du XXème siècle. Tous sont présents dans son œuvre pendant cette période : l’image de Salomé, de la femme fatale, les transmutations du féminin et la terreur de la sexualité féminine, le vampirisme, le désir, la jalousie, la science, la mélancolie…Y compris la mise en pratique et l’incarnation du principe selon lequel l’artiste moderne doit se risquer et risquer sa peau à donner vie et forme à ses propres créations.

C’est pour cela, qu’il  ne s’avère pas excessivement difficile de penser que Munch devrait peut être avoir été mort, étant arrivé magistralement au sommet de l’œuvre maitresse que représentait sa vie, dans cet hôpital en 1909, puisque lorsque nous pensons à son œuvre nous nous référons exclusivement à la production réalisée antérieurement à cette date.

Cependant Munch continuera à jouer le jeu avec la Mort de nombreuses décennies et continua d’être, malgré qu’on ne le remarque jamais dans l’œuvre qu’il réalisa durant cette longue période, un grand artiste moderne qui n’hésita pas à pénétrer dan le territoire ouvert par des arts nouveaux tels que  la photographie et le cinéma( n’était elle pas déjà en  vigueur la conception de La Frise de la vie, essentiellement cinématographique ?) comme nous pouvons le vérifier dans l’extraordinaire exposition qui, sous le titre d’Edvard Munch, l’œil moderne (1900-1944) qui lui rend hommage jusqu’au neuf Janvier prochain au Centre Georges Pompidou http://www.centrepompidou.fr

Paul Oilzum Only-apartments Author
Paul Oilzum


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