L’exposition Traits d’Union à la villa Emerige (jusqu’au 12 novembre) est un exemple de plus de la vitalité de l’art du monde arabe, que bien des collectionneurs et critiques réputés semblaient ignorer jusqu’au printemps arabe. Cette exposition est aussi une reconnaissance de l’importance des femmes dans ce monde artistique, loin des faciles préjugés.



Ninar Esber, Libanaise, fille de poète, crée des œuvres ambiguës : ces deux corps au sol sont-ils des cadavres à la morgue, auxquels ne manquerait plus qu’une étiquette sur le gros orteil, et qui baigneraient dans un liquide mortifère, sang des martyrs ou eau lavant la morgue (comme chez Teresa Margolles) ? Ou est-ce un couple épuisé après l’amour, et les

Des hommes aussi, bien sûr : le Gazaoui Taysir Batniji et ses photographies clandestines de miradors et de casemates d’observation de l’armée d’occupation, les clous de souffrance de l'Algérien Yazid Oulab, les portraits fleuris et explosifs du Libanais Ayman Baalbaki, les autoportraits dérangeants du Marocain Hicham Benohoud et d’autres encore à découvrir dans cette remarquable exposition.
Photos 1 & 3 de l'auteur; photos 2, 4 & 5 courtoisie de Art Absolument.