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La couleur des sentiments

Par Ninelililabo
La couleur des sentiments

Mini résumé :Années 60. Jackson, Mississippi. La ségrégation raciale la plus dure place la population afro-américaine dans la position de citoyens de seconde zone. Les femmes sont souvent de simples femmes de ménage – « Les » Help qui est le titre original du Film – au service de riches familles blanches. Abileen et Minny, maltraitées par leurs employeurs, vont croiser la route de Skeeter, une jeune journaliste qui ne reconnaît plus les mœurs de l’Etat qui l’a vu naitre. L’écriture d’un livre coup de poing va les unir pour le meilleur et pour le pire.

Mini critique :Ce premier film de Tate Taylor est tiré du livre éponyme de Kathryn Stockett, best seller paru aux Etats-Unis il y a deux ans. C’est un film de femmes, avec des actrices étonnantes incarnant des personnages très contrastés : des filles riches grandit trop tôt, des mères prisonnières d’une culture dépassée, des Help qui serrent les dents pour survivre, Skeeter qui refuse le poids des traditions de son milieu conservateur. La lumière et la chaleur moite du Sud rappellent la pesanteur de ces années Kennedy où la voix du Pasteur King allait enfin s’élever pour les droits civiques. Ce Mississipi de Dans la Chaleur de la Nuit (1967) où Sydney Poitiers trouvait porte close auprès de la bonne société compromise. Abileen nous avait prévenu : leurs patronnes « sont des enfants qui ont des enfants », qui un jour, à leur tour, deviendront méchants. C’est par la parole, le témoignage et l’écriture que ces femmes courageuses vont dépasser leur peur et prendre conscience de leur force collective.
On peut regretter la facture assez classique d’un film de Studio et pourtant l’on est ému, très ému par l’amour, l’ironie et la douceur de ces femmes. Au delà du titre français qu’il aura sans doute repris, l’histoire rappelle la force de La couleur pourpre (1986) de Steven Spielberg où deux sœurs devaient affronter la violence du Sud. Le combat est juste et lorsqu’Abilenn est chassée de la famille où elle travaille et qu’elle doit quitter la petite fille pour laquelle elle a été une véritable maman de substitution, elle réalise en même temps qu’elle est libérée. Bientôt, elle pourra écrire sa vie, et témoigner en mémoire de son fils, écrasé par le bulldozer d’un blanc.Objectif atteint pour un premier long. Le spectateur est touché.

Arthur Aubaret




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