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Florence + The Machine – Ceremonials

Publié le 27 octobre 2011 par Lcassetta

En 2009, Florence Welch et sa troupe ont sorti Lungs, un album surprenant aux sonorités bien travaillées et aux inspirations diverses. Cette année-là, Florence + The Machine avaient fait le buzz de l’année, avec entre-autres, The XX et La Roux. En cet automne qui commence à se faire ressentir, notre rousse fatale revient avec un 2e album appelé Ceremonials. Chronique.

Aux yeux de plusieurs, Florence + The Machine pourrait être un de ces groupes londoniens à faire de la pop-rock qui ferait chavirer le coeur d’une génération avide de hype qui les oublierait aussi vite qu’elle les a appréciés. Concrètement, Welch et sa machine sont l’un des rares groupes à se distinguer du lot en faisant de la musique pour les oreilles et non pour les yeux. En effet, la voix de Florence Welch est indéniablement l’une des plus singulières à être apparues sur le paysage pop mondial dernièrement, de plus, notre vocaliste en profite pour faire de la musique à l’émotion si forte qu’elle ferait chavirer le mont Augustus.

Le premier album de Florence + The Machine était un disque bouillant d’énergie, teinté de colère et de sourires malicieux, mêlant des sonorités différentes, jonglant entre du Lily Allen, du Kate Bush, et y mêlant des fois des teintes Soul et psychédéliques savamment mélangées. Le tout donna un résultat des plus singuliers qui en a fait un classique pop dont la nouvelle scène anglaise se souviendra encore pendant des années. Mais qu’en est-il de son successeur ?

Pour Ceremonials, la recette est certainement différente. Florence et sa troupe ont abandonné leur punch juvénile pour se concentrer sur un travail plus élaboré et mieux étudié dans le détail. Ceremonials est une sorte d’album thématique puisqu’il nous plonge dans une ambiance constante tout au long de l’écoute, tout en y ajoutant des éléments de surprise qui éviteraient d’en faire un disque plat (appréciez le jeu de mots très réussi !). L’album sonde méticuleusement dans la personne de mademoiselle Welch, faisant en sorte que la musique colle mieux à sa peau. En effet, avant de devenir chanteuse, notre rousse était choriste à l’église, et c’est cette atmosphère sacrée digne des plus belles cathédrales que l’on ressentira à l’écoute de l’album.

Le disque commence sur Only If for a Night où l’artiste nous raconte un rêve, dès lors, on se rend compte que le successeur de Lungs est bien différent. Le groupe a décidément troqué ses inspirations colorées contre une ambiance plus sobre, parfois sombre, et ce n’est, tout compte fait pas pour nous déplaire.

0 Florence + The Machine   Ceremonials

Viennent alors chatouiller nos oreilles les, désormais, hymnes de cet album, Shake It Out et What The Water Gave Me où on ressent la voix de Florence, plus cristalline que jamais, emplie de mélancolie, racontant le passé, mais toujours dotée de cette énergie caractéristique qui fait désormais la signature de l’artiste. La musique est différente aussi, on assiste à un spectacle auditif mêlant les instruments dans une parfaite alchimie. Florence + The Machine ne font plus de tubes Pop-Rock, ils font des symphonies.

L’album en son intégralité est surprenant, et chaque piste en vaut le coup. Il reste que certains morceaux constituent de véritables coups de coeur, à l’image de Never Let Me Go, qui nous montre une autre facette de la chanteuse qui, pour ce titre, abandonne son énergie et sa puissance, pour poser une voix fragile, parfois suppliante, sur une musique teintée de piano qui nous laisse admiratifs. L’angoissant Seven Devils, où Florence Welch, étrangement sereine annonce sa mort avant la fin de la journée se distingue du lot et s’écoute en boucle presque naturellement. Autre coup de coeur de l’album, Spectrum et son refrain enivrant où on ressent cette colère de Florence revenir, elle nous rappelle Dog Days Are Over, mais dans un registre plus noir, empli de tristesse. Plus loin, on retrouve Strangeness and Charm, véritable ovni musical de l’album qui nous plonge dans un vertige des plus envoûtants.

0 Florence + The Machine   Ceremonials

L’album se termine sur Bedroom Hymns qui sonne comme la confession de cette “choriste qui avait tourné horriblement et désespérément mal”. La chanteuse répète sur un ton défiant I’m not here looking for absolution, because I’ve found myself an old solution, et on se rend, trop tard que Florence a laissé derrière elle cette sage choriste à l’église qu’elle était. L’album se termine sur la puissance de la voix de mademoiselle Welch, accompagnée de ces choeurs majestueux qui font désormais l’empreinte même de la musique de ce groupe.

Si Lungs s’écoutait joyeusement en savourant des cupcakes multicolores, son successeur, lui, s’apprécie dans la solitude, dans la plus grande sobriété. On écouterait Ceremonials avec attention et silence comme on assisterait à la messe, dans le plus grand respect de l’un des albums les plus réussis de cette année.

 Florence + The Machine   Ceremonials
Youssef Roudaby (Youssef Roudaby)

Étudiant architecte. Avide de découvertes musicales et littéraires. Cinéphile passionné. Rédacteur en chef de Lcassetta.com


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