La finale du concerto N°2 est reconnu pour sa difficulté et notamment pour la taille des mains qu'il demande au pianiste (neuvièmes à jouer d'une seule main). On peut
penser que le 2e Concerto pourrait être une sorte de tableau musical des différentes étapes qui ont mené à sa composition. L'œuvre retracerait ainsi sa propre gestation, et serait par là pour le
musicien une façon de surmonter définitivement la crise qu'il vient de traverser. Aux premières mesures, le musicien émerge peu à peu de sa torpeur. Une fois éveillé, il se remémore les épisodes
qui l'ont mené vers la crise. En une gigantesque anamnèse, il voit défiler son passé, les moments douloureux de son existence ; d'où le ton grave et torturé de ce premier mouvement. Concernant
l'Adagio, ayant chassé ses mauvais souvenirs, le musicien se réacclimate doucement à la vie. Son état reste fragile, mais plein d'espoir : il est comme un homme qui verrait poindre l'aube après
une nuit peuplée de cauchemars.