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Justice – audio, video, disco

Publié le 02 novembre 2011 par Acrossthedays @AcrossTheDays

JUSTICE – AUDIO, VIDEO, DISCO

Tâche difficile que celle de critiquer le dernier et deuxième opus de Justice intitulé « Audio, Video, Disco ». Pour certains, Justice est le duo francilien au sommet de la planète électro depuis 2007; pour d’autres, le renouveau de la French Touch et, d’après une frange de haters extrémistes assoiffés de critiques acides, l’archétype d’une musique surévaluée.

Les haters, de ce point de vue là, seront en un sens comblés : « Audio, Video, Disco » prend un tout autre chemin que son prédécesseur « Cross » : celui du revival du rock des années 70, des guitares languissantes qui n’en finissent pas de monter dans les aigus, des rythmiques simplifiées au maximum et des ritournelles faciles qui prennent les oreilles aux tripes. Mais que vient faire ce « revival » en 2011 et qu’est ce que Justice apporte de nouveau ?

« On’n'On » ou « New Land » sont les exemples parfaits du tournant musical de Justice. Fini les beats et les basses qui défonçaient vos baffles et provoquaient des acouphènes à vos oreilles, voici venu le temps d’un son plus lisse sans pour autant le diminuer. La puissance est toujours de mise mais la prévalence du rock sur l’électro change radicalement l’ambiance déchainée que promouvait « Cross ». Tout est dans la retenue. Le pathos, les grands violons, la grosse production est mise de côté. Place à du rock travaillé à la sauce Justice.

Justice – On’n'On

Mais la production est une chose, la composition en est une autre. Alors que « Cross » était un album dense, réfléchi et abouti, « Audio, Video, Disco » semble n’être qu’un jouet de la part du duo francilien. En témoigne « Parade » qui, pendant 4 minutes n’apporte rien sinon une mélodie entêtante mais revenant de manière incessante. De la même manière, « Helix » tourne rapidement en rond dès qu’on a capté un tant soit peu ou voulait en venir le duo, avec cette track lorgnant du côté de Daft Punk.

Justice – Parade :

Au final « Civilization » et « Audio, Video, Disco » restent, un à deux mois après leur diffusion sur le net, de bonnes pop song plaisantes à écouter. Mais le reste de l’album AVD ne réussit pas à convaincre. Justice, convaincu de vouloir tout changer (ce qui est louable), tombe dans les clichés même des chansons dont le duo dit avoir été influencé. Les refrains restent dans le « déjà vu » et, bien que la production soit raffinée, le tout manque d’âme.

Une âme qui transparaissait dans leur première galette « Cross » tant les « DVNO », « Phantom », « Stress » et même « One Minute to Midnigth » apportaient une fraicheur et donnaient une idée simple sans être simpliste de ce à quoi pouvait sonner la musique en 2007 : un patchwork génial des influences rock à la sauce électro des noughties. Ici, on peine à trouver de l’âme dans ce mélange de compositions qui semblent être autant de parties de plaisir de la part d’un duo qui voulait devenir groupe, de deux mecs qui voulaiten se détacher de leurs macs pour enfourcher une guitare et prendre d’assaut le siège d’une batterie. Entre « Civilization » et « Audio, Video, Disco », outre « New Lands » et « On’n'On », rien de transcendant.

Muse a attendu le quatrième album pour faire dans la grandiloquence et partir sur les sentiers archi-battus du rock de stade. Justice n’en a cure et s’y est essayé dès son premier album, continuant ici  avec ce deuxième essai (le terrible deuxième album qu’on nous rabache à chaque fois qu’un artiste/groupe a fait un bon premier) dans la cour des années révolues du rock, sans crainte de tomber dans le ridicule. Le ridicule n’est pas atteint mais la perplexité est palpable au regard de certaines chansons qui ne font ni chaud ni froid. Peut être que le live démontrera le contraire.

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