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POST-GRUNGE - Après dix ans d’absence Bush nous livre le successeur de GOLDEN STATE en sortant THE SEA OF MEMORIES. Alors vraie reformation ou tentative désespérée de reconquérir leur public de la fin des nineties ? Un peu des deux.
Petite leçon d’histoire pour les plus jeunes : en sortant leur 3ème album THE SCIENCE OF THINGS en 1999, la formation de Gavin Rossdale confirme son statut de groupe culte avec des morceaux tels que "The Chemicals Between Us" et "Warm Machine" qui restent aujourd’hui encore indémodables. Un premier virage dans le style du groupe est amorcé avec cet album teinté de touches électro alors que les deux premiers étaient beaucoup plus proches de la mouvance grunge. Puis vient GOLDEN STATE en octobre 2001 avec le single "Speed Kill" renommé in extrémis "The People That We Love" afin de ne pas choquer les américains quelques semaines après ce que l’on sait… S’ensuit une longue traversée du désert pour les membres de Bush. Il faut avouer que leur patronyme n’était pas le plus indiqué pour faire de la musique alternative durant les années 2000. Sur les 4 membres fondateurs, seuls 2 ont repris du service en 2011.GOLDEN STATE a apporté une seconde évolution notable dans le rock du groupe qui s’est fait plus mélodique, moins tranchant que sur leurs précédants opus. Sur ce point au moins THE SEA OF MEMORIES est son digne successeur dans le sens où il reprend l’ouvrage là où il a été laissé en 2001 et apporte une évolution similaire vers des compositions encore plus mélodieuses et posées, perdant beaucoup du mordant qui a fait la renommée du groupe à ses débuts. La production de ce nouvel album est assez décevante tant le son est lisse et semble avoir été calibré pour les passages en radio. Malgré tout, les 3 premières plages (et notamment "The Sound of Winter" , le premier single) sont assez convaincantes et l’on retrouve immédiatement la voix et la manière de chanter si particulière de Rossdale. La suite se corse avec un gros passage à vide vers le milieu de l’album et particulièrement "The Afterlife" et "Baby Come Home" que j’ai personnellement énormément de peine à écouter en entier tellement ces chansons sonnent désespérément « stadium rock » et détonnent par rapport à l’ensemble de l’album. Le choix de Bob Rock (sic) à la production (Metallica, Bryan Adams, The Offspring et tant d'autres..) n’était peut-être pas le plus indiqué pour insuffler une nouvelle énergie aux compositions de Gavin. La suite est heureusement beaucoup plus intéressante et les morceaux suivants sont assez fidèles à ce qu’on peut attendre du groupe.
En résumé THE SEA OF MEMORIES fait évoluer le son de Bush vers le mainstream mais sans renier totalement ce qui a fait sa renommée. Cet album trouvera certainement son public, mais je ne suis pas certain que ce sera celui qui s’est enthousiasmé à leurs débuts.