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[ZOOM CINEASTE] – Les prisons de James Gray.

Par Celine_diane
[ZOOM CINEASTE] – Les prisons de James Gray.
James Gray.
Entre ses premiers films SF tournés en super 8 et ses grandes tragédies familiales hollywoodiennes, encensées par la presse et le public, il y a eu quatre œuvres. Grandioses. Majestueuses.
Gray dessine peu à peu les barreaux de la cellule familiale ; un univers de noirceur implacable, qu’il bâtit en quatre temps : Little Odessa (1994), The Yards (2000), La Nuit nous appartient (2007) et Two Lovers (2008). Toujours, au cœur de ses longs métrages, il y a une figure rebelle qui s’éloigne de la ligne, et du clan. Toujours, moult influences. Scorcese, Coppola, Sean Penn.
Ses protagonistes, des pions, des figures masculines prises au piège de dichotomies existentielles et de tourments intérieurs, induits le plus souvent par les membres de leur famille. Du frère au père, la famille chez James Gray se révèle aussi bien fardeau que bénédiction.
La chute des deux frères de son Little Odessa, à l’imagerie déjà empreinte de la patte reconnaissable de l’auteur, trouvera de nombreux échos dans les trois longs-métrages qui, en une décennie, formeront la belle filmographie du cinéaste.
[ZOOM CINEASTE] – Les prisons de James Gray.Avec The Yards, il livre un diamant noir, le petit Parrain des années 2000.
Avec La Nuit nous appartient, ce sont clash fraternel, dimension dramatique aux couleurs des tragédies grecques, et envolées esthétiques troublantes qui sont au programme.
Son cinéma ne fait plus que se nourrir, il existe. Mieux : il inspire. On le retrouve aujourd’hui chez le réalisateur danois Nicolas Winding Refn.
En 2008, il abandonne le cocon policier et s’essaie au film d’amour. Son Two Lovers est torturé, dopé à la souffrance, une réflexion opaque autour de la passion incontrôlable, incontrôlée, recherchée par nécessité masochiste, une quête d'impossible(s) en opposition symbolique au clan familial, tout aussi protecteur qu'étouffant.
Travailler comme machiniste ? Epouser la sage Sandra ? Devenir flic? Le conflit moral chez Gray est légion. Ses anti héros, eux, sont tous exposés à une guerre psychologique intense : embrasser ou pas les désirs de ses proches ?
Au cœur de leitmotivs immuables (solitude, mère omniprésente, mafia menaçante, absence de foi et désir d’émancipation contrarié), Gray arpente les rues new-yorkaises, un New-York qui l’a vu grandir, tout droit sorti d’un tableau d’Edward Hopper, dont Gray ne renie pas l’influence.
Brooklyn, le Queens, Manhattan : des quartiers comme prisons, mentales, familiales, qui conditionnent et encagent.
Avec comme acteur fétiche un Joaquin Phoenix, composé de mille fêlures, il peint, film après le film, une fresque ténébreuse, conjuguant à merveille noirceur et profondeur.
[ZOOM CINEASTE] – Les prisons de James Gray.Aujourd’hui sort le tout premier livre d'entretiens sur James Gray.
Au fil de 240 pages : 50 heures d’entretiens avec le cinéaste, plus de 300 visuels (story-boards, photos, scénarios), et de nombreuses infos sur le cinéaste américain.
La préface est signée Jean Douchet, critique de cinéma. L’introduction, elle, est de Francis Ford Coppola.
L'ouvrage est disponible sur le site de Synecdoche en édition limitée (1000 exemplaires), et dédicacé par l'auteur Jordan Mintzer, critique au Hollywood Reporter.

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