En ce dimanche après-midi un peu maussade voici un petit jeu en lien avec la traduction ou l’interprétation vers des langues vocales ou vers des langues des signes.
D’abord un rappel théorique : l’interprète doit saisir le sens du discours pour le traduire vers une langue cible. Il ne s’agit pas simplement de traduire les mots, sinon, il ferait du transcodage. Comme le précise Danica Seleskovitch, interprète de conférence et ancienne professeur à l’université Paris III de l’ESIT, le «sens» du message est au cœur de tout processus interprétatif. «Pour interpréter, il ne faut jamais oublier que le but de l’opération est de transmettre un sens, qu’il convient de ne pas coller aux mots, et aux structures des phrases de l’original qui ne doivent pas être traduits tels quels car ils ne sont que des signaux qui indiquent la route à suivre et non la route elle-même». En résumer traduire/interpréter c’est d’abord comprendre.
Voici l’extrait d’une décision du Conseil d’Etat (qui nous a été transmise par un de nos collègues facétieux proposant qu’il serve d’exercice d’entraînement aux futurs interprètes en langue des signes française) :
« Considérant, en deuxième lieu, que le refus de prendre, de modifier ou d’abroger un acte réglementaire ne saurait être regardé comme purement confirmatif d’un refus antérieurement opposé à une demande tendant aux mêmes fins ; qu’il suit de là que la fin de non-recevoir tirée de ce que le caractère prétendument définitif d’un refus d’abrogation de la recommandation litigieuse, antérieurement opposé par la Haute Autorité de santé, ferait obstacle à ce que la décision du 7 septembre 2009 puisse être contestée au contentieux, ne peut qu’être écartée ; »
Alors pour occuper votre dimanche après-midi je vous propose :
1- de comprendre le sens de cette phrase (en d’autres termes de parvenir à la reformuler dans la langue source) ;
2- d’imaginer comment traduire cet extrait vers une langue cible.
Bon courage !
Et si vous n’en avez pas assez, voici le texte complet : http://bit.ly/jurisprudencece
Vous noterez que cette décision est rendue « au nom du peuple français ». Il serait peut-être judicieux de créer une spécialisation interprète français/français.