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Kamakura ... la fin d'une longue journée ...

Publié le 06 novembre 2011 par Asiemute

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Parce que j'aime bien terminer ce que j'ai commencé ...

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Je me souviens bien de cet instant : nous cherchions le restaurant où David (du Japon.fr) avait prévu de déjeuner. Il était déjà 3 h de l'après-midi et nous avions des kilomètres de collines, de temples, de sanctuaires, d'escaliers, de calades, etc. dans les jambes ... et l'estomac dans les talons. Le GPS nous a bien amené à la bonne adresse, mais point de restaurant en vue, ni âme qui vive alentours ... Je ne parle pas bien sûr des centaines d'écoliers qui visitaient Kamakura ce jour-là ;)

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Finalement, nous avons décidé de nous diriger vers le bord mer ... La plage, en cette saison, n'était pas telle que je l'avais imaginée à la lecture du roman de Tanizaki, "Un amour insensé" ... mais nous avons tout de même dégoté un petit restaurant thaï, où j'ai, ma foi, dégusté un délicieux green curry.

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Nous restait à rendre visite au Grand Bouddha. Malheureusement, le ciel s'était obscurci, mon humeur aussi d'ailleurs et je n'ai sans doute pas apprécié à sa juste valeur cette si célèbre statue ...

En fait, j'ai fait l'erreur de vouloir visiter Kamakura en une seule journée. Et dire que je voulais aussi aller jusqu'à Enoshima pour le coucher du soleil ! Enfin, ça c'est prévu dans un futur peut-être pas si lointain, car s'y trouve aussi un restaurant dont parle Taniguchi dans "Le gourmet solitaire" ...

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 "Je comptais ce soir-là avoir du travail jusqu'à neuf heures, mais l'affaire ayant été réglée plus vite, je quittai mon bureau vers huit heures. Comme d'habitude, je pris à Oimachi le train à traction électrique de la Compagnie nationale jusqu'à Yokohma, où je changeais pour un train à vapeur. Il ne devait pas être encore dix heures quand je descendis à Kamakura. Comme je rentrais tard tous les soirs - je dis : tous les soirs, encore que cela ne durât que depuis trois ou quatre jours à peine -, j'étais plus impatient que de coutume de me retrouver à la maison pour y contempler Naomi et me détendre en dînant lentement avec elle. Je pris donc un pousse-pousse à la sortie de la gare et nous nous engageâmes dans l'avenue qui passe devant la Villa Impériale.

Après une grande journée de bureau par une chaleur caniculaire et les secousses dans le train de retour, la fraîcheur nocturne de l'air marin était d'une indicible douceur et son contact avec la peau bien rafraîchissant. Il faut dire - cela n'était pas du tout exceptionnel - qu'il était encore tombé une ondée au coucher du soleil et que, des herbes mouillées, des aiguilles de pin laissant choir des gouttes de rosée, s'élevait une vapeur paisible que pénétraient insidieusement de délicates senteurs. De place en place, l'éclat d'une flaque d'eau jetait une lueur dans la nuit. Le sable du chemin était maintement juste assez sec pour retenir encore la poussière, et les pas du tireur de pousse s'y posaient aussi légèrement, aussi silencieusement que si l'homme eût marché sur du velours. Les accents d'un gramophone arrivaient de derrière une haie vive isolant ce qui devait être une maison de campagne. Quelques formes blanches en peignoir léger, seules ou par deux, flânaient, plutôt rares - tout à fait l'atmosphère d'une station estivale.

Je descendis devant la porte du jardin, renvoyai le pousse-pousse et me dirigeai vers la véranda. Je m'attendais à voir Naomi, au bruit de mes pas, tirer la cloison coulissante et apparaître aussitôt ; mais bien qu'une lampe brillât à l'intérieur, il n'y avait aucun signe qu'elle fût là ; un calme impressionnant régnait.
"Naomie ! ..."
Je renouvelai mon appel deux ou trois fois - toujours sans réponse. Je montai sur la véranda, tirai la cloison : la pièce était vide. Le désordre habituel : des maillots de bain, serviettes, peignoirs accrochés aux murs, aux portes coulissantes, dans l'alcôve décorative ; service à thé, cendriers, coussins traînant tels quels après usage - un vrai champ de bataille ; mais pas âme qui vive et une espèce de silence de mort. Avec toutefois cette intuition particulière que donne l'amour, je sentais que l'absence et le calme ne s'étaient pas instaurés là depuis seulement une minute ..."

Extrait de "Un amour insensé"
TANIZAKI Junichirô

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Photos à Kamakura, mai 2010


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