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Manifeste d'économistes atterrés

Publié le 08 novembre 2011 par Onarretetout

manifestedeconomistesatterresOn ne comprend rien à la crise financière qui secoue notre société. L’accumulation des chiffres (avec de plus en plus de 0 !), les notations des agences, les politiques de rigueur, les « y a pas d’autre solution ! » (même si ça ne marche pas), les affirmations trompeuses sur la situation des finances publiques, des dettes souveraines, etc. tout cela perturbe notre entendement et mérite qu’on s’y arrête un peu, qu’on essaie de comprendre, qu’on ne laisse pas les décisions entre les mains de ceux qui nous ont menés là où nous sommes.

J’ai donc lu ce Manifeste.

Il a l’avantage de démonter les mécanismes à l’œuvre, et se présente en 10 chapitres, dont voici les titres :

Fausse évidence n°1 : les marchés financiers sont efficients
Fausse évidence n°2 : les marchés financiers sont favorables à la croissance économique
Fausse évidence n°3 : les marchés sont de bons juges de la solvabilité des Etats
Fausse évidence n°4 : l’envolée des dettes publiques résulte d’un excès de dépenses
Fausse évidence n°5 : il faut réduire les dépenses pour réduire la dette publique
Fausse évidence n°6 : la dette publique reporte nos excès sur nos petits enfants
Fausse évidence n°7 : il faut rassurer les marchés financiers pour pouvoir financer la dette publique
Fausse évidence n°8 : l’Union européenne défend le modèle social européen
Fausse évidence n°9 : l’euro est un bouclier contre la crise
Fausse évidence n°10 : la crise grecque a enfin permis d’avancer vers un gouvernement économique et une vraie solidarité européenne

Tous ces aspects sont examinés d’un point de vue qui n’est pas celui qui nous est imposé chaque jour, à la radio, à la télévision. Il démontre, en particulier, que la crise que nous connaissons actuellement vient des choix économiques du « néolibéralisme » de Margaret Thatcher et Ronald Reagan et de la dérégulation des marchés. Ces choix du début des années 1980 s’accompagnaient d’une mise en cause grave des politiques sociales. Le FMI a toujours défendu ces pratiques et les propositions que fait cet organisme international pour « sortir de la crise » visent toujours à s’en prendre aux salariés (et non aux actionnaires, par exemple). C’est pourtant une mauvaise gouvernance économique (en France, en Europe et dans le monde) et non le travail qui est responsable de la situation.

Le Manifeste met 22 mesures en débat. Toutes ont le mérite de pointer les responsabilités et de tenter de remédier au mal, même si certaines ne sont, à mon avis, qu’emplâtre sur une jambe de bois, tant il est difficile de changer réellement le fusil d’épaule.

Je lisais, avant d’écrire cet article, dans un texte d’Albert Camus (daté de 1940) : « Sachons donc ce que nous voulons, restons fermes sur l’esprit, même si la force prend pour nous séduire le visage d’une idée ou du confort. La première chose est de ne pas désespérer. N’écoutons pas trop ceux qui crient à la fin du monde. »

Il me paraît de toute première urgence de résister au discours dominant. Ce petit livre nous y aide en affirmant que d’autres choix sont possibles.

Vous atteindrez le blog des Economistes atterrés en cliquant sur la couverture du livre.


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