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The Prodigies (2011) de Antoine Charreyron

Publié le 08 novembre 2011 par Flow

The Prodigies.

(réalisé par Antoine Charreyron)

X-Men sans le X.

 

 

Je ne sais pas trop quoi penser de ce film d'animation français. Profondément mature mais en même temps très couillon, extrêmement travaillé graphiquement mais résolument moche et prenant de bout en bout mais creux scénaristiquement. Il semble cultiver l'art de l'oxymore de manière assez gênante...

 

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Cinq jeunes adolescents à la vie chaotique et peu enviable développent des capacités psychiques hors du commun avant d'être réunis par un adulte possédant le même don. Alors qu'il ne veut que les protéger du monde extérieur, celui-ci leur revient en pleine gueule de manière assez violente. L'heure de la vengeance a sonné...

Il y a un petit quelque chose de captivant dans The Prodigies qui nous fait plonger dans l'univers qui prend vie sous nos yeux. On reste captivés pendant toute la durée du film. Le problème c'est que je serais bien incapable de dire ce que c'est. Mais c'est le point fort de l'œuvre. On s'implique émotionellement pour les enfants, on veut les empêcher de souffrir, puis les remettre sur le droit chemin. La charge sentimentale qui se dégage du long-métrage est très puissante. Ajoutez à cela un rythme sans fausse note et vous avez là un bon film. Prenant, fort et divertissant.

Je pourrais m'arrêter là et vous le conseiller les yeux fermés mais j'en suis incapable. Si on se penche plus précisément sur son cas, les défauts et les contours dérangeants apparaissent. Et le film y perd beaucoup. La forme tout d'abord. Malgré tout le soin apporté aux graphismes, ils font peine à voir. On se croirait devant le dessin-animé Code-Lyoko qui passait (ou passe allez savoir) sur France 2. Ce n'est qu'un détail, le plus énervant restant la mise en scène. Elle est la plus m'as tu vu que j'ai observé depuis les Saw. C'est pour dire! Et vas-y que je tourne autour de l'action, que j'utilise les ralentis à outrance. Plus tape à l'œil tu meurs. C'est d'autant plus dommage que certaines idées étaient bonnes, comme cette façon détournée de représenter la souffrance intérieure des enfants. Ensuite, l'identité de l'œuvre reste floue tant elle veut à tout prix se rattacher au cinéma américain. La mise en scène et le scénario ne semblent destiner qu'à flirter avec les ricains sans pour autant y parvenir et en perdant toute identité. C'est assez tragique. L'histoire pour finir est assez basique et déjà-vu. On pense évidemment aux fameux X-Men. Sauf que là, le professeur X meurt au début. Du coup, ses «enfants» suivent la mauvaise voie. Un X-Men sans le X en somme.

Dommage, en voulant faire du gringue au cinéma hollywoodien, le film abuse d'une réalisation hype et inadaptée à son scénario convenu, certes, mais dont la noirceur aurait mérité qu'il prenne le temps de se poser afin de la faire exister, elle et ses personnages trop archétypaux en l'état. On est passés à côté d'un grand film.

Note:

pastèque commune


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