
Que font particulièrement Jesse Tabish et Jonathan Mooney comme musique ? Une sorte de folk céleste qui tient autant du western hanté que de la ballade poussiéreuse. Une majesté harmonique de chaque instant, mieux que n’importe quel Fleet Foxes. Par contre un peu de Grizzly Bear oui. Du Midlake parfois. Ce qui marque aussi c’est la grande retenue dans l’interprétation, cette majesté rampante qui sait aussi envoyer les cordes quand il faut.

Sans prévenir, Tamer Animals remplit ses 40 petites (mais suffisantes) minutes de majesté harmonique, imprégnant chaque titre d’un halo de grâce tout en créant une possible bande originale de film. Au milieu, émergentes, il y a surtout deux tours d’ivoire, deux morceaux incarnés. "For 12", chevauchée nocturne qui emprunterait presque son intro aux Suburbs canadiens avec ses cordes dénudées et son piano. L’un des plus beaux titres de l’année. L’autre c’est "Old statues". D’une intro morriconnienne le morceau dévie comme un "Black water" vers quelque chose de beaucoup plus grand et subtil, sans âge. Le reste de l’album est tout simplement tuant.
En bref : un très beau disque de folk habité et subtilement orchestré, possédé de bout en bout, avec de vrais beau titres. Belle surprise.

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"For 12" et "Old statues" :