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[Critique DVD] Madeleine

Par Gicquel

[Critique DVD] MadeleineIl faut redécouvrir David Lean. Pas forcément l’homme qui créa « Lawrence d’Arabie », épique et rocambolesque, mais plutôt le cinéaste des premières amoures, qui au romantisme absolu mêle une pointe de cynisme, bien singulière. Dans le coffret « David Lean » ,c’est le cas de cet excellent film  «  Madeleine » porté par l’ère Victorienne, que le cinéaste bringuebale avec précaution. Il imagine la révolte tout aussi tranquille d’une jeune fille de bonne famille, Madeleine Smith, que l’on destine à un certain gentleman William Minnoch (Norman Wooland ). Mais entre temps la belle s’est amourachée d’un français avec qui elle vit une liaison aussi secrète qu’interdite. Et le présenter à son père lui paraît insurmontable…

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Le prétendant, que Ivan Desny campe sans sourciller, va  se lasser assez vite de ses atermoiements, et menacer  de tout révéler à la famille. On le traite comme un valet, se plaint-il.Un soupçon de scandale pointe alors dans le scénario qui à partir de cet instant ne se prive pas d’en rajouter au fur et à mesure que la dame s’empêtre dans une attitude très étrange , vis-à-vis de ses  prétendants.

En jetant un voile énigmatique entre ses deux relations amoureuses , à quoi joue Ann Todd?  Son comportement est aussi suspect que l’empressement du jeune français, à vouloir rentrer dans cette riche famille anglaise. Madeleine est une énigme à elle toute seule et le suspense qui en émane redouble d’intensité lorsqu’elle se voit accuser du meurtre de son amant.

[Critique DVD] Madeleine

Sans crier gare le réalisateur vient de nous prendre à témoin d’une situation aussi mystérieuse qu’inquiétante, renforcée par le mutisme de Madeleine. Derrière le masque de la jeune fille toujours soumise à l’autorité paternelle, se dissimule le visage d’une femme presque fatale, et peut-être meurtrière.

Car de l’enquête au tribunal (une séquence beaucoup trop longue) David Lean révèle peu de choses de l’affaire, laissant au doute et au hasard le soin de rassembler les preuves. Le spectateur est abandonné à lui-même et à l’époque le cinéma n’est pas courant de ce genre de choses. Personnellement, j’aime bien cette incertitude …


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