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Festival Les Inrocks - E.M.A., Dum Dum Girls, Le Prince Miiaou, Anna Calvi - Paris, Olympia - 7 novembre 2011

Publié le 10 novembre 2011 par Toto
Lundi dernier, nous faisions, maman et moi, la clôture du festival des Inrocks 2011 à l'Olympia. Cette dernière était placée sous le signe de la gente féminine puisque l'intégralité des chanteurs de la soirée étaient des chanteuses. E.M.A., première du nom, débuta précédée d'une réputation plutôt flatteuse. Son premier album sorti cette année est encensé un peu partout, Pitchfork en tête. Pourtant, on se demande rapidement pourquoi. Pour frimer et se pavaner sur scène il y a du monde, mais pour ce qui est des chansons, elles sont comme aux abonnés absents. L'attitude provocante d'une Courtney Love mélangée au génie bruitiste des (regrettés?) Sonic Youth, voilà ce que la belle Erika M. Anderson essaie de faire. En pure perte. Au final beaucoup de bruit pour rien et le sentiment désagréable d'être témoin d'une de ces escroqueries que le monde du rock est encore capable d'engendrer.
Festival Les Inrocks - E.M.A., Dum Dum Girls, Le Prince Miiaou, Anna Calvi - Paris, Olympia - 7 novembre 2011(Crédits : Pierre Le Bruchec)Deuxièmes à entrer sur scène, les petites punkettes de Dum Dum Girls, toutes habillées de leurs traditionnels collants résilles, de leur robes mini-mini et coiffées de leur habituelle frange. Et franchement, si le look est très travaillé, leur comportement sobre - la bassiste, qui se dandine mollement, est même carrément amorphe - et leur rock ensoleillé font plutôt plaisir à voir et à entendre. Elles enchaînent à cent à l'heure des titres oscillants entre Blondie et les Ramones. Et comme leur set se termine par une percutante reprise de "There Is A Light That Never Goes Out" des Smiths, on se dit que ces nanas-là, à défaut de révolutionner quoi que ce soit, disposent d'un atout charme indéniable.
La suite est française et se cache derrière un étonnant pseudo : Le Prince Miiaou. Déjà auteurs de trois disques intéressants sans être pour autant toujours passionnants, j'attendais avec curiosité leur performance. Elle fut malheureusement à l'image de leurs albums, en demi-teinte. Prétentieuse sur le fond - beaucoup d'effets inutiles - comme sur la forme - quid des lunettes de ski et des flûtes en plastique lancées dans le public sans qu'on sache très bien pourquoi. On peut évidemment mettre ce comportement froid et distant sur le compte du stress d'un premier Olympia. Malheureusement, si au final il est difficile de nier l'évidente recherche, nous n'avons pas été vraiment convaincus. Cette musique n'est pas assez directe.

Les groupes défilent comme les heures et toujours pas d'Eva en vue, ni de sa bande de potes. Il faut dire que le public paraît un poil plus âgé que mercredi dernier. Pourtant, c'est à ce moment-là qu'arrive sur scène, histoire de me contredire, la "surprise du chef", - comme Rover la fois précédente - Théodore, Paul et Gabriel. Avec un nom pareil, on s'imagine trois mecs, genre curés, venant nous chanter la messe. Mais que nenni, ils sont quatre dont 3 filles et surtout très très jeunes. Voyant arrivées les adolescentes avec leur guitare en bandoulière et le gars en costume trois pièces derrière sa batterie - mais oui, mon fils, tu vas mettre ta cravate ce soir, tu fais l'Olympia quand même -, on a d'abord envie de rire. On croit à une blague. Ils sont pistonnés, c'est évident. Puis immédiatement, l'opinion est inverse. On se trouve cons d'avoir eu une telle réaction et on se prend d'affection pour eux. Parce que leur musique folk tient la route et que la chanteuse possède une voix intéressante. Voilà ce qui manquait au Prince Miiaou, un peu de cette fraîcheur-là.
Puis arrive enfin la reine de la soirée. Bon, avant de parler de sa prestation proprement dite, je dois quand même avouer que je me suis lassé de son disque sorti en début d'année, finalement trop emphatique à mon goût. C'est donc avec une certaine circonspection que j'abordais ce concert, même si des amis bien intentionnés m'en avaient dit le plus grand bien. Et franchement, dès les premières secondes, plus de doute possible, cette fille dégage quelque chose hors du commun. Sans en rajouter dans les effets et dans l'attitude, sa voix, son jeu de guitare parlent pour elle. Elle n'a besoin de rien d'autre. Malheureusement, c'est le moment que choisit une partie du public pour se faire la belle (sans mauvais jeu de mots). La chanteuse le remarquera mais loin de se laisser démonter, elle continuera sa prestation de haute volée. Tous les titres de son disque prennent en live une autre dimension. Elle joue aussi quelques reprises dont une superbe version du "Wolf Like Me" de TV On The Radio et le "Jezebel" d'Edith Piaf. Bref, qu'on aime ou pas sa musique - qui est quoiqu'on en dise tout sauf tiède - comment ne pas être subjugué par le potentiel de l'anglaise au look mi-gaucho (les cavaliers argentins, rien à voir avec François Hollande), mi-danseuse de flamenco ? Beau feu d'artifice final d'une soirée qui jusque là manquait d'un peu de chaleur !

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