Le dernier Soderbergh était attendu, espéré, désiré. Une distribution exceptionnelle, si on occulte Marion Cotillard dont la présence ici ne doit avoir pour vocation qu’à gagner le coeur des salles européennes. Une affiche parfaite, une communication maitrisée, un scénario inquiétant, tous les ingrédients sont là.
Et pourtant, la cuisine de Soderbergh ne prend pas et Contagion fait l’effet de ces repas préparés pendant des heures en cuisine et qui, une fois servis semblent bien fades, limite ratés.
Contagion
Montée en puissance Rythme
Lumière Scénario vu et revu
Interprétation globale Pas de construction
Pas de finalité
Tout le monde s'y perd
Le hors d’oeuvre est de qualité avec une mise en place des personnages intelligente. Une circonvolution d’êtres qui ensuite convergeront tous vers un même point. Le rythme est lent, choisi. L’image est belle. La crise se met en place et les acteurs, libérés de toute convention hollywoodienne apparaissent sans maquillage, bruts et volontaires.
Vient ensuite le plat de resistance, coeur de tout bon repas. Celui pour lequel on s’est déplacé. La viande est froide (sans jeu de mots), la sauce pas liée et les légumes pas cuits. Contagion ne prend pas. Les acteurs pourtant expérimentés semblent peu à peu s’interroger quant à leur présence dans ce scénario qui peine à trouver sa voie. Et nous faisons de même. Plus la convergence des personnages se précise et plus on décroche, non par incompréhension mais par ennui.
Tout Soderbergh qu’il soit, s’attaquer à un scénario d’anticipation déjà vu mille fois nécessite bien plus qu’un simple alignement de scènettes mal ficelées. On mange froid et on aime pas ça.
Arrive enfin le dessert, celui qui peut faire réussir malgré tout et là, le film sombre définitivement. Le dessert est un flan mal démoulé et trop liquide. Il n’y a pas de fin, pas de but, rien.
Au final, on nous a invité pour un dîner fin et on s’est retrouvé à grignoter un repas insipide, mal préparé. On sent bien que la volonté de faire grand est là, la maitrise technique sans doute aussi mais pas la virtuosité.
C’est pas mauvais, juste passable.
5/10 à Master Chef, guère plus.