M83
Hurry Up, We're Dreaming [Naïve]
Octobre 2011
Qui n'a jamais rêvé de danser parmi les étoiles entre une chorale d'anges et un orchestre d'hommes du futur ? C'est, en quelque sorte, ce que le français Anthony Gonzalez nous propose. Si vous n'êtes pas familiers avec M83, ou même avec l'ultra-tube de cet album, Midnight City, dites-vous qu'on tient là un bon exemple de progrès. À l'époque d'un goût maladif pour le vintage, M83 peut se vanter de ne pas craindre la modernité, et surtout, de ne pas sombrer dans la facilité que cette dernière offre (dédicace à David Guetta). Certes, on peut pointer des mouvances shoegaze (ces puissants synthés saturés) et des accents eighties (ce goût danseur pour les breaks de batterie et les petites touches de touloutoutou), mais Hurry Up, We're Dreaming, c'est bien plus que ça. L'intro en compagnie de Zola Jesus, chaude comme la braise, maintient une tension qui explose ensuite de toutes parts pendant vingt-deux pistes de surprises et de danses stellaires menées par une basse et une batterie parfaitement maîtrisées ; le travail en studio est immense. La voix semble crier dans l'ouverture infinie de l'espace, elle résonne comme jamais et les innombrables tubes sont entrecoupés d'une foison de transitions, de morceaux pseudo-acoustiques et de discours frissonnants. Ce rêve-là est unique, et franchement grandiose.