Dans le cadre de la journée dédiée aux stratégies gagnantes du DD organisée en Octobre dernier, l’IFOP a permis à plusieurs industriels de venir témoigner sur les démarches de développement durable dans leur entreprise.
Retour sur l‘entretien avec Katia HOUBIGUIAN, Directrice du Business Planning et des Opérations & Environmental Sustainability Lead de Microsoft.
Microsoft a progressé de 5 points entre 2010 et 2009 (source ODD). Quelles sont vos réactions par rapport à votre progression, et comment l’expliquez-vous ?
C’est une très bonne surprise car nous avons surtout eu des actions auprès de cibles professionnelles et institutionnelles mais ce résultat conforte une tendance observée dans d’autres études internes. Nous sommes actifs auprès de plusieurs groupes professionnels (SYNTEC, AFDEL, ADETEM…) où nous animons ou participons à leurs groupes de travail « green », et à de nombreuses discussions pour voir comment les TIC peuvent contribuer au Développement Durable.
- En tant qu’entreprise mondiale, Steve Balmer a pris en 2007 l’engagement de réduire nos émissions carbone de 30% par unité de chiffre d’affaire d’ici à 2012. Nos bâtiments (HQE et HQE Exploitation en France), nos process internes (navettes électriques, recyclage des déchets…), nos opérations visant à favoriser le téléchargement plutôt que les transactions physiques (moins de CDs, documentations, boites… imprimés), l’optimisation de nos datacenters…, faire en sorte que nos produits soient conçus pour accroître l’efficacité énergétique est un élément que nous avons intégré dans le cahier des charges du développement de nos produits : Windows 7 intègre en standard des fonctionnalités de gestion de l’énergie et est le premier système d’exploitation qui ne nécessite pas un matériel plus performance. C’est tout à fait significatif,
- De la même manière, la distribution a évolué. Le logiciel Office a connu 2 millions de téléchargements l’année dernière, ce qui représente autant de boîtes non produites. Concrètement, cela permet de réduire l’empreinte carbone,
- Nous pensons que les logiciels constituent un élément clé pour les entreprises désireuses de réduire leur empreinte carbone. Aujourd’hui, en France, nous participons à un projet qui consiste à faire un pilote d’éco-quartier pour remonter les informations sur un bâtiment, le chauffage, la consommation d’eau, ceci en relation avec Bouygues, Alstom, Schneider, Steria, ERDF… Ces partenaires ont en effet tout intérêt à ce que l’on puisse optimiser la consommation d’énergie d’un bâtiment ou d’un quartier.
Qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à agir dans ce sens ?
Il y a une prise de conscience globale. Le Développement Durable est une attente très forte de la société civile et il est évident que les entreprises ont un rôle fondamental à y jouer. Nos clients sont de plus en plus exigeants. Cela se voit aussi dans les appels d’offres : aujourd’hui, la plupart d’entre eux demandent de définir notre engagement au niveau Développement Durable. Mais tout cela fait vraiment partie de la manière dont on conçoit nos produits, c’est quelque chose qu’on a intégré de façon naturelle, dans nos opérations et nos propres produits.
Comme je l’ai dit, nous sommes intimement convaincus que le logiciel intégré dans les véhicules, les bâtiments…, associés à des plateformes de mesure et de pilotage en temps réel, vont permettre de mieux équilibrer la production et la consommation, afin de réduire la consommation énergétique globale.
Derrière, ce sont les capacités du Cloud Computing associées à des solutions de Business Intelligence qui permettent de traiter des millions de données en temps réel, de modéliser et de prendre les bonnes décisions sur l’allocation d’énergie.
De la même façon, quand vous stockez vos photos de vacances et que vous les partagez avec vos amis, c’est-à-dire le « cloud computing », cela implique d’énormes centres de données, qui permettent de traiter et de centraliser les données. Or, si le secteur des technologies de l’information ne faisait rien à ce niveau, il deviendrait extrêmement polluant. Un gros travail est donc fait pour stocker ces données dans des data-centers plus performants au niveau énergétique.
Cette posture Développement Durable, vous ne la revendiquez pas vraiment explicitement en matière de communication…
Les gens qui travaillent dans le Développement Durable savent que c’est un domaine complexe, nouveau, semé de fausses bonnes idées, extrêmement délicat. Et nous n’avons jamais voulu faire du « Brain Washing », ce n’est pas notre position. A partir du moment où on a quelque chose de vraiment efficace, il faut le dire. Outre notre propre engagement, notre objectif est de contribuer aux progrès dans ce domaine ; à savoir : comment avec nos partenaires, on peut réduire l’empreinte carbone dans le secteur des TICs d’une part et comment les Technologies de l’Information peuvent aider l’ensemble de l’économie à être plus efficace d’un point de vue énergétique.
Nous parlions aussi des déplacements, or il y a d’autres alternatives au voyage systématique. Il y a des technologies qui permettent de travailler de chez soi, avec le même environnement de travail qu’au bureau. Ces éléments vont permettre dans la vie de tous les jours, dans un grand nombre de domaines différents, de réduire l’empreinte carbone globale.
Source : Ifop