Chers amis lecteurs,
Comme je l'avais précédemment laissé sous-entendre, alors que nous avons vous et moi décidé de la manière dont
EgyptoMusée se déclinerait maintenant chaque semaine, c'est parés de nouveaux atours que nous rentrons aujourd'hui au Musée du Louvre sur la pointe ... des pieds. Et cela, avant notre "vrai"
nouveau rendez-vous que je vous fixe pour ce mardi 15 novembre, en salle 5 du Département des Antiquités égyptiennes aux fins d'y découvrir les fragments peints du mastaba de
Metchetchi exposés dans la vitrine 4 ².
Par souci d'honnêteté, - mais surtout pour lui réitérer ici mes remerciements les plus appuyés -, je tiens à souligner que devant l'impéritie de votre serviteur en la matière, je me suis résolu à faire appel à la compétence de Montoumès, un des lecteurs qui m'avait proposé son aide pour la réalisation de mon nouveau projet de présentation. Et je m'en félicite ; et, surtout, je l'en félicite !
En réalité, comme vous l'aurez probablement constaté au premier coup d'oeil, c'est le chapeau des articles - et non pas le design général - que j'ai voulu modifier pour qu'il constitue une sorte de grande métaphore de la philosophie de ce blog.
Les habitués du Louvre auront bien évidemment reconnu l'entrée, peu officielle mais tellement plus aisément accessible et si confortable en cas de mauvais temps, par les galeries du Carrousel depuis le 99 de la rue de Rivoli : car même si file de touristes il peut parfois y avoir - notamment les jours de gratuité -, tout se passe au chaud et bien à l'abri. Et les fidèles de la première heure se souviendront assurément que déjà en mars 2008, j'avais fait allusion à ce passage ... qui n'est pas tellement secret !
Abordons, voulez-vous, les quelques monuments du Musée que j'ai fournis à Montoumès pour qu'il les insère dans mon cliché d'origine.
Autorisez-moi à entamer mes explications par une dame et d'ainsi évoquer d'emblée mon premier grand amour égyptologique, cette "beauté à couper le souffle"qu'aux Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles (M.R.A.H.) je ne manque jamais d'aller saluer et dont mon ami Jean-Claude m'offrit un jour un superbe dessin, celui-là même que vous pouvez admirer dans la colonne de droite ci-contre : vous aurez sans peine reconnu MA Reine : Tiy.
(La très belle statuette en stéatite glaçurée (E 25493) est originellement exposée au premier étage de l'aile Sully, dans la vitrine 14 de la salle 24.)
En guise de pendant à cette première présence féminine, j'ai souhaité celle d'un autre chef d'oeuvre des lieux : Amenhotep IV/Akhenaton (E 27112) que vous rencontrerez juste à côté, salle 25.
Pourquoi lui plus spécifiquement ? Certes pas parce qu'il est le fils de la reine Tiy mais plus symboliquement parce que ce buste fut offert par l'Egypte à la France en guise de remerciements pour son action dans le cadre du sauvetage des temples de Nubie menacés d'être irrémédiablement engloutis sous les eaux du deuxième barrage d'Assouan.
C'est donc avec lui la philosophie du don - et du contre-don -, si chère à Marcel Mauss et déjà présente sur les rives du Nil antique - comme le définit à l'envi dans un ouvrage hautement intéressant l'égyptologue française Sylvie Cauville -, qu'ici je voulais épingler : c'est parce que vous me donnez tellement par vos commentaires, vos questionnements, votre fidélité à m'accompagner que je prends deux fois par semaine grand plaisir à vous apporter quelques bribes de mes connaissances.
Sous la pyramide inversée en verre - qu'à l'instar de ses consoeurs de toutes tailles dans la Cour Napoléon, nous devons au talent créatif de l'architecte américain d'origine chinoise Ieoh Ming Pei -, à gauche de celle en marbre, si j'ai fait déposer sur le sol la stèle de Nefertiabet (E 15591), originellement visible en salle 22, vitrine 5, c'est parce qu'elle présente une table d'offrandes alimentaires symbolisant ainsi selon les croyances égyptiennes, par la magie de l'image, l'assurance d'un viatique éternel au défunt.
Certes, point de connotation funéraire entre nous mais l'expression de mon seul désir de vous confier, souvent de manière récurrente, quelques clés permettant de décrypter les symboles, de décoder l'image égyptienne.
Faut-il vraiment que je m'explique quant à la présence de la palette du scribe Paÿ (N 3023), moi qui mets un point d'honneur à vous écrire régulièrement ?
Et à propos de celle du canard au-dessus de mon nom, je serai moins disert encore ! Seuls mon épouse, ma famille et les amis intimes comprendront ...
Il me faut bien garder une part de mystères, non ?
Voici, amis lecteurs, espérant vous aider à comprendre les raisons qui ont motivé le choix réfléchi de ces cinq pièces que j'ai un temps subrepticement détournées de la collection égyptienne du Musée, ce que ce matin je désirais vous expliquer.
J'espère très sincèrement que, consubstantiellement à l'impeccable réalisation de Montoumès, vous serez sensibles aux différentes métaphores que sous-tend ce nouveau bandeau qu'il m'a créé en quelques minutes après que je lui eus soumis mes photos assorties de quelques disdascalies et que, dès aujourd'hui et à chaque fois que vous me rendrez visite, la magie de l'image, de ces images virtuellement regroupées par ses soins sous le Carrousel du Louvre, opérera et vous donnera envie, un long temps encore, de poursuivre la route à mes côtés, cette route qui m'a permis un jour de croiser la vôtre.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle - ultime détail qu'il m'a plu de conserver par devers moi jusqu'au terme de notre rendez-vous de ce matin -, j'ai demandé à Montoumès que soient bien placées au centre du O d'EgyptoMusée les pointes des deux pyramides : en effet - et les connaisseurs de la langue égyptienne parmi vous me comprendront -, ce qui apparaît alors là en noir et blanc me fait penser au hiéroglyphe
de la liste de Gardiner (0 49), censé représenter des chemins qui se croisent.
Aussi discret soit-il, quel plus beau symbole de rencontre entre nous aurais-je pu
trouver que celui-là ?