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"Journal d'un raté" d'Edouard Limonov

Par Angelalitterature

Journal d’un raté, roman d’Edouard Limonov, traduit du russe par Antoine Pingaud, aux Editions Albin Michel, 279 pages, 19€. «Alors que je traîne tout le temps avec des paumés, que je courtise les ratés.» Les ratés, Edouard Limonov n’en fait certainement parti.  Des tarés, cependant...  Ce Journal d’un raté se sont tous les vices réunis dans un même livre. Il n’y a pas de dates, mais la structure du livre sous-entends bien qu’il s’agit d’un journal. Aucune de ces parties ne sont dénuées de leur lot de vices. On passe de l’alcool, à la drogue, en passant par la prostitution, l’antisémitisme, le racisme : «C’est bon de tuer un homme fort et hâlé», il décrit aussi le sexe, mais dans toute sa violence. Il arrive même à nous parler de zoophilie lorsqu’il «essayait à tout prix de fourrer [son] sexe à un chien pour qu’il le lèche» et de pédophilie avec «Elle, six ans [...] ces petites jambes nues, potelées, et cette frimousse [...]. Tout en moi a gémi». C’est un journal, il raconte donc ses expériences. La provocation est partout. En ouvrant le livre, on sait déjà à quoi s’attendre. Le «Dédié aux ratés» mis en exergue nous annonce en douceur la couleur du reste. Le Journal d’un raté, c’est trois cents pages de violence, de cynisme et de provocation. Trois cent pages à vomir. C’est un personnage odieux, qui n’a aucune morale. Toutes les scènes sont odieuses, et toutes autant inadmissibles. Et pourtant, on ne peut pas nier l’incontestable et très bon style d’Edouard Limonov. S’en est presque indécent : ce style attaché à tous ces vices et toutes ces provocations. D’ailleurs, le livre se referme sur une ultime provocation : «Adieu !». 

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