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100 livres en 100 semaines (#32) – Steve Jobs

Publié le 13 novembre 2011 par Epicure

100 livres en 100 semaines (#32) – Steve JobsQue vous soyez disciple ou non de la “secte” Apple, je suis à peu près convaincu que vous trouverez fascinante la biographie de son fondateur. Elle décrit le parcours singulier d’un génie du design, à la fois tyran et hypersensible, qui a su imposer sa vision unique malgré les pressions du marché et une opposition intestine constante.

Contrairement aux Apple freaks qui m’entourent, je ne connaissais pas grand chose de l’histoire de Jobs et d’Apple. J’ai donc dévoré les 933 pages (format epub sur iPad) en explorateur et j’ai, au passage, validé certains faits qui m’étaient flous jusqu’à aujourd’hui.

Intransigeant et colérique

Un des faits que je retiendrai le plus est à quel point Jobs était intransigeant, têtu et colérique. Disons qu’il ne mettait jamais de gants blancs lorsqu’on lui demandait son avis ou soumettait un concept. “This is shit!” semblait être son expression favorite. Il lui arrivait même de prendre le crédit pour une idée qu’un de ses concepteurs lui avait préalablement soumise. Détestable…

Par contre, cette instransigeance a fort bien servi Apple. L’obsession de Jobs pour les détails et son entêtement à constamment remettre l’ouvrage sur le métier ont fait ce qu’Apple est devenu aujourd’hui. La plupart des employés interrogés pour le livre tenaient à peu près le même discours : travailler avec Steve Jobs était à la fois pénible, frustrant et épuisant, mais ils en sont ressorti transformés, convaincus d’avoir vécu la plus belle période de leur vie.

“Simplifiez!”

Toute sa vie, Jobs aura mis sa tête de cochon au service de deux concepts qui, en informatique, sont fréquemment laissés pour compte : le design et l’expérience utilisateur. D’où les nombreux clash avec ses équipes de développeurs.

Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, Jobs n’a jamais été même proche du niveau de geekitude d’un Steve Wozniak (co-fondateur d’Apple) ou d’un Bill Gates. Ce qui l’intéressait, c’était de mettre entre les mains du consommateur un produit agréable à regarder et à utiliser. Il passait d’ailleurs une bonne partie de ses journées à visiter les ateliers de conception des produits afin d’évangéliser ses troupes sur sa vision. “Simplify!”, clamait-il fréquemment après avoir manipulé une version du produit en développement.

Un portrait honnête

Chapeau à l’auteur, Walter Isaacson, pour son intransigeance jobsienne à nous présenter un portrait honnête et juste d’un homme complexe. Quand j’avais appris qu’il s’agissait d’une biographie authorisée – c’est Jobs lui-même qui a contacté Isaacson – j’ai tout de suite conclu qu’on aurait droit à un exercice de glorification. Il n’en est rien. Même que je trouvais parfois qu’on s’efforçait de nous rendre le personnage antipathique.

Malgré les nombreuses heures qu’Isaacson a passées en compagnie de Jobs avant sa mort (on sent qu’une complicité s’est développée entre les deux), l’auteur s’est sans doute dit que le meilleur hommage qu’il pouvait rendre à Steve Jobs était d’écrire son histoire en toute objectivité. À mon avis c’est franchement réussi.


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