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Pourquoi le retour de l’ordre et de la morale ?

Par Rsada @SolidShell

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« Nous vivons une époque formidable » ! Cette réplique empruntée à Victor Lanoux dans le film La Smala est aujourd’hui à ranger au rayon des antiquités. Les Trente Glorieuses sont orphelines depuis bien longtemps et l’époque des NTIC* est désormais close. (*ndrl : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication).

La crise économique et la défiance des Peuples envers leurs dirigeants ont tout emporté sur leur passage. Les années heureuses où la réussite des autres donnait envie de se surpasser soi-même, les années où l’échange et l’écoute étaient des valeurs hautes dans nos sociétés civilisées, tout cela, tous ces espoirs de lendemains meilleurs se sont envolés !

« Nous vivons une époque dégeulasse » ! Cette réplique librement adaptée renvoi à l’image de ce qu’un pays en proies aux doutes et aux renoncements perpétuels accomplis depuis plusieurs années, laisse en héritage aux générations qui assument une bien triste succession.

Que chacun se rassure, je ne suis pas pris d’une crise subite de pessimisme. Mais je suis contraint de reconnaître que depuis quelques semaines : lire la presse, écouter la radio, regarder les infos ou surfer sur le web, obligent nombre d’entres-nous à observer un jeûne purificateur ou à ingurgiter quelques comprimés « aide-moi à dormir », tant le rendu de l’état de la société qui nous accueille, soulève le cœur et provoque d’incessantes insomnies.

Qu’on se le dise : l’ordre et la morale sont de retour ! Et rien ne viendra plus enrayer cette spirale infernale qui nous aspire au fond d’une abîme où l’Homme –celui que nous côtoyons régulièrement- révèle sa face noire, son groin adipeux et ses incontrôlables besoins de critiquer, de rapporter, de juger et de condamner !

Deux évènements récents, ici ou là, sont venus assombrir le temps, perturber les esprits et noircir les cœurs. Ces évènements bien différents, nous rappellent combien il est difficile de sourire à la vie et de croire en des lendemains meilleurs :

Commençons par le viol et l’assassinat de la petite Océane tout d’abord. Comment ajouter un commentaire à l’horreur d’un crime inexplicable qui demeurera inexpliqué ? Inutile de vouloir dresser un profil psychologique de cet homme de 25 ans qui a commis l’irréparable en enlevant la vie d’une petite fille qui ne demandait qu’à vivre. Non, je ne m’y risquerais pas car je sais que quelle que soit la sanction imposée par la Justice, rien ne rendra la vie à la petite Océane.

Je suis pourtant resté surpris de lire et d’entendre certaines réactions très affirmées, lorsque l’on est allé chercher ce voisin retraité de 73 ans, condamné pour des actes de pédophilie tout aussi abjectes, et qui jusqu’à ce qu’il soit mis hors de cause par son ADN, faisait déjà l’objet d’une condamnation en règle ! Déjà accusé et jugé par la communauté des inconscients, certains préparaient à dresser la guillotine pour nous protéger de cet immonde salopard !   

Robert Badinter a du avoir les oreilles qui sifflaient. Que n’ais-je lu de commentaires de cette communauté des inconscients qui l’accusait d’être responsable de cette « dégénérescence de la race qu’il conviendrait d’exterminer sous la lame ou d’expédier au bagne pour qu’ils se châtient les uns les autres par le biais du pêché qui leur est coutumier » !

Mais ma parole : c’est du Verlaine tout cela… Les gentils Bisounours se sont transformés en Jack l’Eventreur en une seule nuit !

Poursuivons sur un autre registre, moins funeste, mais tout autant d’actualité ! Le bal des faux-culs avec les combattants de l’anti-crise d’un côté et les hyènes revanchardes de l’autre. Vous l’aurez compris mes biens aimés, le rôle des combattants revient aux responsables politiques quant celui des hyènes est tenu par les Peuples.

Les combattants, puisqu’il faut les dénommer ainsi, nous gratifient d’une rhétorique surprenante et distrayante. Réunis en petits comités, ils se sondent, se coordonnent et s’interrogent les uns les autres, pour convenir du discours qu’ils serviront à l’heure de la soupe à celles et ceux qui leur ont donné les clés du pouvoir. Oui mais voilà, comment expier ses propres fautes ? Comment dire que l’on s’est pris les pieds dans le tapis et que le temps des grâces est révolu ? Ce n’est pas un serrage de ceinture qui s’impose aux hyènes car bientôt, il ne leur restera que la peau sur les os !

Les hyènes revanchardes quant à elles, observent, se concertent et fourbissent de complots indignés pour faire la peau aux combattants qui en veulent à leur porte-monnaie ! Mais comment sacrebleu ce ramassis de profiteurs et de biens nés ne trouvent-ils pas les bonnes idées nous permettant de nous sortir de ce guêpier. A l’évidence rapportée que ce sont ces eux-mêmes qui les ont élus et choisis, les hyènes répondent qu’il arrive parfois de se tromper mais que ce ne sont pas elles de payer pour ce sinistre merdier !

Une fois ceci dit, n’en doutez pas : ça donne envie ! Les erreurs sont désormais sur la table et après avoir passer l’été à chanter, cet hiver c’est juré, il va falloir cracher la monnaie ! Tout le monde juge tout le monde, chacun tacle les copains mais au final, le bassinet est encore à moitié vide… ou à moitié plein !

A la manière de Jean Rostand : « Qui ne compte plus sur le bonheur est moins soigneux de sa conscience. »


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