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Rien ne s'oppose à la nuit -

Par Wakinasimba

soppose-nuit

JC Lattès, 17 août 2011, 436 pages

Résumé de l'éditeur :

Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.
Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence.

Mon avis :

Voilà enfin que ce roman tant attendu est parvenu entre mes mains et devant mes yeux. Devant les critiques dithyrambiques de la blogosphère, je vais émettre un bémol.

Oui, ce roman, ou plutôt, pardon, ce récit d'une vie, est bouleversant. Pourtant, de la vie de Lucile, je n'ai lu que des blancs. A quoi pensait-elle quand son regard était "ailleurs" ? (Allez, je vous vois arriver : sa fille dit elle-même qu'elle récolte des témoignages et qu'elle ne veut surtout pas romancer. Certe, mais nous ne saurons pas grand-chose de la jeunesse de sa mère). Sa personne s'inscrit dans l'absence, le vide, déjà.

Oui, ce livre parle de la folie de sa mère. Mais ce n'était finalement pas sa fille aînée la plus proche d'elle lors des crises, avant et après. Elle a très vite pris ses ditsances. Je ne lui en veux pas, j'ai fait la même chose.

Alors pourquoi choisir d'écrire si rapidement sur la mort de celle qu'elle connaissait si peu ? Pour s'en libérer ? On ne s'en libère jamais tout à fait. L'auteure arrive à une chouette conclusion, mais si l'on a soi-même été un tant soit peu été confronté au problème, il y a longtemps que l'on en a tiré la même déduction.

Au final, j'ai bien aimé la comparaison avec les toiles noires de Pierre Soulages. Le "personnage" de Lucile s'inscrit "par défaut" et brille par reflets, grâce aux réflexions des autres.

Je reconnais tout de même que le travaille qu'a entreprit l'auteure, je ne l'aurai pas fait : remuer ciel et terre pour tenter de comprendre le geste fatale de sa mère. Briser les taboux familiaux, faire remonter les vieilles rancunes et les anciens drames. Je lui tire donc mon chapeau.

J'ai trouvé qu'il manquait plein des choses dans ce récit : les voix masculines (le père de l'auteure, entre autre, qui aurait pu, lui aussi, apporter son éclairage).

Mais je comprends maintenant aussi un peu mieux pourquoi ce roman n'a pas reçu le Prix Goncourt.

L'image que je retiendrai :

Bizarrement, celle de la couleur noire, comme les toiles de Soulages et le pull sur la couverture. Pourtant, c'est un roman qui m'a paru très lumineux.

(Allez, lâchez vos coms, je sais que vous n'êtes pas d'accord avec moi, c'est d'ailleurs ce que j'aime dans la littérature).


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