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Les joues de cochon poêlées: histoire d’une illumination mystico-porcine

Par Estebe

Groink, les copines

truffes-joues 007.jpg Evidemment, on n’a plus jamais été le même ensuite.
C’est un matin de juillet blême mais poisseux, comme souvent sur les bords de la Garonne en été. Petit Labs et moi-même remontions le marché aux légumes du Boulevard d’Arcole d’un pas paresseux, tâtant les cœurs de bœuf par ci, palpant les aubergines par là. Nous causions philosophie, comme d’ordinaire, en évoquant nos préférences respectives en matière de pièces de boucherie. Forcément, la conversation tomba sur les joues de cochon. Ben, oui. A parler bidoche, on tombe toujours sur les joues de cochon.
C’est là que Petit Labs balança sa bombe.
«Nous à la maison, on les fait souvent griller, les joues, tout simplement, paf, paf, à la poêle», glissa-t-il, comme ça, pépère, sans imaginer le chaos qu’il venait de semer dans les certitudes de son interlocuteur. C’est que sombre corniaud borné que nous sommes, jamais nous n’avions songé à poêler ce morceau-là, le mijotant et remijotant, le braisant et le rebraisant, parfois jusqu’à ce que l’atomisation de la fibre. La grillade, bien sûr. Voilà quel était le biais, la voie royale, l’apprêt à porter. Oui, c’était un matin de juillet à Toulouse, lourd et brumeux, qu’un rai de lumière écarquilla le cervelet obtus du Dr Slurp (n’importe quoi).

On a les illuminations qu’on peut.

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Evidemment, on s’est dare-dare mis à griller ladite pièce, comme dans cette recette couillonissime mais fort riante de joues de porc poêlées
aux noisettes et au gewurstraminer.
Les noisettes pour le croquant, le gewurst pour la petite douceur acidulée. Oui, il y a un plan d’ensemble derrière tout ça.

Balancez
quelques noisettes dans une poêle. Grillez-les quelques minutes. Puis débarrassez-les de leur peau (grosso modo, inutile d’en faire une fièvre porcine) avant de les écrabouiller (grosso modo, bis repetita). Réservez.
Assaisonnez les joues (on en compte deux par appétit standard), oignez-les d’huile d’olive. Et poêlez-les à feu moyen-balèze un bon quart d’heure. Qu’il hâle, ce cochon. Laissez ensuite reposer la viande au tiède, par exemple dans le four entrouvert.
Déglacez la poêle avec un bon gros déci de gewurst (ou autre blanc aromatique arrondi d’une larme de sucre résiduel), ajoutez un tour de moulin à poivre, une pincée de muscade. Et laissez réduire tout doux jusqu’à obtention d’un jus qui vous plaît.
Le cochon va sur son assiette, arrosé du jus et coiffé de noisettes. Et vous savez quoi? Il adore ça.

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